Tech : le gouvernement veut dix décacornes d'ici 2030
Le secteur français des nouvelles technologies doit compter dix "décacornes", des sociétés dont la valeur atteint 10 milliards de dollars, d'ici 2030, a lancé mercredi le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, lors d'un déplacement au salon VivaTech à Paris. "Je vous fixe d'autres objectifs : dix décacornes en 2030, cinq en 2025", a affirmé M. Le Maire, après s'être félicité que la France compte désormais 27 "licornes", c'est-à-dire des jeunes sociétés technologiques valorisées plus d'un milliard de dollars. Le gouvernement s'était fixé l'objectif de 25 licornes à l'horizon 2025, finalement atteint plus vite que prévu mais la France ne compte actuellement aucune société technologique valorisée à plus de 10 milliards de dollars, à l'inverse d'autres pays européens comme les Pays-Bas et la Suède. Les deux plus importantes licornes françaises - Doctolib et Back Market - pèsent environ 5 milliards de dollars.
Le ministre de l'Economie a notamment mis l'accent sur la nécessité pour la France de développer son écosystème de start-up en lien avec la transition écologique. Avec 1.800 start-up dans ce domaine, "nous sommes quatrième en Europe. C'est pas bon, notre place, c'est premier", a défendu Bruno Le Maire. "Les entreprises de la tech doivent être les premières en Europe en matière de lutte contre le changement climatique d'ici 5 ans", a-t-il avancé, en remettant un prix à 20 jeunes entreprises. La transition écologique est un des thèmes centraux de cette édition de VivaTech, avec la présentation de plusieurs innovations et la présence pour la première fois du constructeur automobile Tesla.
Pour atteindre ces objectifs, Bruno Le Maire s'est engagé à soutenir le financement des start-up. "Chacun a bien vu que les conditions de financement sont en train de changer radicalement. L'argent facile (..) c'est fini et chacun doit en avoir conscience" mais "notre responsabilité est de continuer à vous garantir un financement solide par d'autres moyens", a-t-il promis, citant l'initiative européenne "scale-up" qui prévoit de débloquer plus de 3 milliards d'euros, ou encore le plan d'investissement France 2030 lancé l'an dernier par Emmanuel Macron. Le salon VivaTech, grand rendez-vous français consacré au numérique, a débuté mercredi à Paris, pour quatre jours de discussions autour des dernières innovations du secteur, comme le métavers et le "web3", les nouveaux concepts qui agitent le monde de la tech.
En 2020, il avait été annulé du fait de la pandémie et l'édition 2021 avait eu lieu en format hybride, avec une limitation de la jauge (5.000 personnes maximum en même temps). Au total, 140.000 personnes avaient participé, dont 26.000 en présentiel. Pour sa sixième édition, VivaTech proposera encore cette année un site internet donnant accès à toutes les conférences en ligne et à des stands virtuels. Parmi les têtes d'affiche au programme, le salon accueillera Changpeng Zhao, le patron de Binance, la plus grande plateforme mondiale d'échanges de cryptomonnaies, Ryan Roslansky, le patron du réseau social LinkedIn, ainsi que plusieurs dirigeants des géants de la tech, du CAC40 (LVMH, Renault, Orange, Bouygues...) et représentants des principales start-up françaises.