3 SDJ de l’audiovisuel public s’inquiètent de la suppression de la redevance TV
La suppression de la redevance pour l'audiovisuel public voulue par Emmanuel Macron "ressemble à un marché de dupes", ont estimé dimanche les trois sociétés des journalistes (SDJ) de France 2, France 3 et franceinfo.fr dans une tribune commune. Pour les auteurs de la tribune, le gouvernement ne pourra pas simultanément restituer du pouvoir d'achat aux Français (sa motivation affichée pour la suppression de la redevance), et garantir les moyens de l'audiovisuel public, comme il affirme vouloir le faire. "Soit l'État continue de financer l'audiovisuel public et mobilise de l'argent public, donc celui du contribuable. Soit, il ne compense pas la fin de la redevance et réduit donc les moyens de l'audiovisuel public", soulignent les trois associations. Elles estiment aussi menacées l'indépendance du service public audiovisuel dans son devoir d'information, et sa capacité à "enquêter sur les pouvoirs publics et économiques". La redevance est "un impôt directement affecté au financement de l'audiovisuel public", rappellent les SDJ. "Une fois voté, il ne dépend plus de la (bonne) volonté du pouvoir et de ses (mauvaises) humeurs". La redevance de 138 euros, payée par les ménages possédant un téléviseur, rapporte plus de 3 milliards d'euros nets par an. Sa suppression est une promesse de campagne d'Emmanuel Macron, réélu président en avril. Lors du dernier conseil des ministres, le gouvernement a annoncé son intention de l'acter très rapidement en cas de victoire de la majorité présidentielle aux élections législatives, dans le projet de loi de finances rectificative (PLFR) présenté après le scrutin. Le mécanisme qui remplacera ce mode de financement n'a pas encore été précisé. Cette question a été au cœur d'une mission de l'Inspection générale des finances (IGF) et de l'Inspection générale des affaires culturelles (Igac), mandatée en octobre par l'exécutif.