TNT gratuite : Paris Première se veut haut de gamme

Après LCI, c'était au tour lundi de Paris Première de passer son grand oral devant le CSA pour défendre sa demande de passage en TNT gratuite. C'est Nicolas de Tavernost, président du directoire du groupe M6, qui a ainsi plaidé la cause de la chaîne qui depuis le 16 décembre 1986, date de lancement, est "devenue une chaîne historique" en testant "tous les modes de diffusion". Une chaîne qui ne "chassera pas la ménagère de moins de 50 ans" si elle obtenait les faveurs des Sages du CSA. A l'heure où "le pari de la TNT payante a été perdu", M. de Tavernost a promis 30 millions € d'investissement dans les programmes, contre 14,8 millions actuellement. Il faut dire qu'il y aurait urgence à voir Paris Première en gratuit, selon Pascale Chabert, directrice adjointe stratégie, développement et distribution du groupe M6. Sur les 5 premiers mois de l'année, le recettes publicitaires ont été en baisse de -21% quand on sait que 40% des ressources de la chaîne proviennent de la publicité.

Il faudrait donc mettre les bouchées doubles sur les programmes dans une hypothèse favorable de la part des conseillers du CSA. Jérome Bureau, le président de Paris Première, a ainsi pêle-mêle annoncé le développement de créations théâtrales spécifiquement pour le petit écran, la mise en place de rendez-vous réguliers et en direct autour du théâtre d'improvisation, le passage de 150 heures à 300 heures de programmes de spectacles vivants, une émission hebdomadaire culturelle, l'investissement au-delà d'un certain seuil de chiffre d'affaires dans le spectacle vivant, la mise en place de sous-titrages et de système d'audiodescription ainsi que la diffusion de films d'art et d'essai. Le président de la chaîne a également annoncé dans le cadre de son projet "Paris Première pour tous", le lancement d'une offre TV de rattrapage "complète" sur tous les supports ainsi que celui d'une plateforme en ligne prescriptrice, le Club Paris Première.

Objectif 1,4% de PDA

Parce qu'aujourd'hui, seuls 32% des Français ont accès à Paris Première, son passage en TNT gratuite permettrait de développer son audience de 0,4% de part d'audience à 1,4% en objectif, et un chiffre d'affaires publicitaire qui pourrait atteindre 50,5 millions € à l'horizon 2019 pour une chaîne à l'équilibre dès 2018, avec 48,1 millions € de CA publicitaire. En prime time, "nos audiences seraient de 400 000 à 700 000 téléspectateurs". Un impact publicitaire sur les chaînes concurrentes qui serait quant à lui "très marginal", selon Nicolas de Tavernost, citant une étude commandée au cabinet Bain. Sur les 40 millions € de recettes publicitaires supplémentaires prévues, 20 millions € serait "absorbés par le segment haut de gamme", souligne-t-il au moment où "la moitié de la publicité sur Paris Première vient des parfums". "Je ne cherche pas le CSP+" mais "le produit et le service haut de gamme", assure-t-il devant les membres du CSA. Terminant son audition, M. de Tavernost les a appelé à faire "la pari de l'intelligence", mais aussi de la différence car "Paris Première n'a pas de clone sur la TNT", conclut-il.

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