Publicis pénalisé par les pays émergents

Publicis a réalisé en 2013 une nouvelle année record en termes de chiffre d'affaires et de bénéfice, mais sa croissance organique est restée poussive en raison d'un mauvais quatrième trimestre dans les pays émergents. Le bénéfice net annuel s'est établi à 816 millions d'euros, en progression de 11,5% sur un an, tandis que le chiffre d'affaires s'est élevé à 6,953 milliards d'euros, en hausse de 5,2%. "Nos chiffres sont tout à fait exceptionnels et toute notre stratégie sur la progression des activités numériques est confirmée. Cependant, la seule petite ombre au tableau est la croissance du quatrième trimestre", a résumé le président du directoire Maurice Lévy. Le chiffre d'affaires du dernier trimestre s'est ainsi établi à 1,927 milliard d'euros (contre 1,899 milliard un an plus tôt), en croissance organique de seulement 1,5%. "Il y a eu un trou d'air assez sérieux et la déconvenue d'un retrait de 5,9% du chiffre d'affaires dans les pays émergents. Mais nous pensons que c'est purement conjoncturel et que cela ne remet pas en cause notre plan de croissance pour 2014", a assuré M. Lévy.

2,6% de croissance organique

Conséquence directe : la croissance organique du groupe pour l'exercice s'est établie à 2,6% (contre 2,9% pour 2012), alors que Publicis avait tablé jusqu'à 3,6% courant 2013. C'est principalement la Chine qui a connu "un coup d'arrêt brutal": outre le ralentissement général de l'économie, certaines mesures anti-corruption du gouvernement ont fait chuter les ventes de produits de luxe dans le pays, et ont donc affecté négativement les campagnes publicitaires. "On s'est retrouvé avec une baisse de 10,8% (du chiffre d'affaires) en Chine", explique M. Lévy, qui souligne que Publicis est "plus exposé que d'autres groupes publicitaires" dans ce secteur du luxe. Mais "pour l'instant, les indications concernant les pays émergents restent encourageantes" pour l'exercice en cours. "On ne peut pas encore parler de renversement de marché", a-t-il tenu à souligner.

Confiant pour 2014

Concernant 2014, le groupe se dit ainsi "confiant tant sur la croissance que sur une nouvelle amélioration des marges", et indique que son agence média ZenithOptimedia table sur une croissance du marché publicitaire mondial de 5,3%, "ce qui correspondrait à une croissance des revenus des agences (publicitaires) estimée à 3,5%". Pour les seuls pays "Brics" (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du sud), ZenithOptimedia prévoit une croissance du marché publicitaire de 9,4%. "On devrait être au-dessus de 4%" de croissance pour l'exercice courant au niveau du groupe, a estimé le président du directoire.

La fusion Publicis-Omnicom attendra encore un peu

"Notre objectif pour 2014 est aussi de faire de la fusion (avec Omnicom) un succès", a souligné M. Lévy à propos du mariage de Publicis avec son concurrent américain annoncé en juillet et qui va former un géant du secteur fort de 130 000 salariés. Lors de la publication de ses propres résultats annuels mardi, Omnicom a averti que le processus de fusion prenait "plus de temps que prévu au départ", et que le bouclage de l'opération, initialement envisagé pour le premier trimestre, puis pour le deuxième, "pourrait maintenant glisser un peu vers le troisième trimestre". "On est dans un processus un peu long et laborieux car nous ne sommes pas maîtres du calendrier: nous avons obtenu 14 des 15 autorisations des autorités anticoncurrentielles. On attend celle de la Chine. Tout se déroule très bien et sans heurts, mais c'est plus long que prévu", a indiqué Maurice Lévy. Alors "fin du deuxième trimestre, début du troisième trimestre pour la finalisation de l'opération? On ne sait pas", a-t-il résumé.

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