Bonté de l’été
Pas facile cette rentrée, non ? Masqué, déjà stressé de peur d’être à nouveau isolé. Et sans visibilité. Et pourtant, ça pourrait être pire, on pourrait être milliardaire. Et ça, c’est une vraie calamité. Songez à l’été que Vincent Bolloré et Bernard Arnault, pour ne prendre que les plus malheureux, ont passé. Voilà des gens qui en plus de ne plus pouvoir utiliser tranquillement leur yacht, faute de personnel de bord disponible et de port où accoster, ont dû gâcher leur rare temps libre au bord de la piscine ou sur leur plage privée, pour venir en aide à un ami. Ce pauvre Arnaud Lagardère a bien des soucis et ses deux amis se démènent pour le sortir de l’ornière. Couvert de dette, traqué par des financiers sans pitié, il a bien besoin qu'on vienne à son secours. Et dans son malheur, il a de la chance. Ses amis lui veulent tellement de bien qu’ils rivalisent d’initiative pour le soulager de son fardeau, prêt à lui reprendre tous ces actifs qui lui pèsent. Bien sûr ils ne sont pas d’accord entre eux sur la façon de faire, mais on ne peut être que pétri d’admiration devant ce dévouement sans limite, cette abnégation, que dis-je, ce sens du sacrifice. Nous ne mesurons pas, nous les gens ordinaires, notre chance, en respirant péniblement à travers notre masque, de n’avoir pour seule inquiétude que de croiser le virus.