Dior voyage en miniature et dévoile un conte
Dans les ateliers de Dior, des robes miniatures haute couture voyageront dans une malle vers les clientes bloquées loin de Paris à cause de ce que l'on sait..."La Fashion week virtuelle s'inspire du Théâtre de la mode, ce spectacle itinérant à base de poupées présentant le savoir-faire français en matière de mode pendant la seconde guerre mondiale", explique à l'AFP Maria Grazia Chiuri, créatrice italienne des collections femme de la maison française, "nos clientes ne pourront pas venir à Paris et cette collection voyagera vers elles dans le monde entier avec des échantillons de tissus et de broderies", souligne-t-elle. La collection est réduite à 36 looks de 40 centimètres que peut contenir une malle en forme du bâtiment du 30 avenue Montaigne avec des sandales et bibis à voile minuscules. Cette malle qui voyage dans un monde fantastique de sirènes et de nymphes est le personnage principal du film de plus de dix minutes réalisé par l'Italien Matteo Garrone (auteur de "Dogman" et "Gomorra", récompensés à Cannes) pour présenter cette collection. Le film a été tourné à Rome en trois semaines et le "challenge" était "de ne pas être trop cérébral et de toucher au cœur", a déclaré le réalisateur au cours d'une conférence de presse après la projection du film qui a été visionné par plus d'un million de personnes en deux heures...Confectionner une robe miniature est parfois plus compliqué que son équivalent en taille réelle. "Il y a exactement le même travail. La difficulté supplémentaire vient du fait que c'est tout petit, très minutieux, la taille de nos mains n'est pas forcément adaptée, il faut se faire greffer des mains d'enfant ! " explique une couturière qui travaille sur une robe de soie plissée, "en temps normal on a des plis de 4 millimètres, ici c'est sur un millimètre". Maria Grazia Chiuri explique "avoir été confinée à Rome et dans ces moments difficiles, même dramatiques, j'avais besoin de rêver pour me détacher de la réalité et pouvoir créer", en disant s'être inspirée des femmes artistes dont Lee Miller, Dora Maar et Jacqueline Lambda. "La réalité du surréalisme c'est le rêve et l'inconscient (...) et la créativité aide à atténuer les tensions, les peurs" poursuit-elle, "la collection parle de l'artisanat" en se disant heureuse d'avoir trouvé un cinéaste "artisan" qui a permis de "visualiser" son imaginaire.