The Work. The Work. The Work. Dans la joie et la bonne humeur !
A l'occasion du recrutement de leur dernier team senior, les trois nouveaux patrons de la création de CLM BBDO nous ont accordé un peu de temps pour détailler leur vision et leur organisation.
Et on a commencé à parler.... de la prod ! Une structure que Matthieu Elkaim juge centrale en agences. « A notre arrivée, la prod était éclatée. Très vite, on a compris qu'on avait besoin d'une production carrée, forte ». Une vision incarnée dans un homme, Jacques Foucher, freelance depuis une dizaine d'années, mais qui travaillait pour toutes les grosses agences du marché. « Il est venu parce qu'il connaissait l'agence, que notre projet lui plaisait, mais aussi parce qu'il connaissait bien France Monnet », figure centrale de l'agence, qui travaille notamment sur la prod de Pepsi. J. Foucher a ainsi pris les rênes du service production à son arrivée, il y a à peine trois mois.
«Mais si la production est centrale, la création, c'était le vrai gros chantier ; quand on est arrivés, il n'y avait plus de DC depuis 6 mois – à l'exception d'Eric Pierre, DC mais qui gère ses propres budgets, notamment Mercedes-Benz-, les créatifs étaient un peu désabusés. On a su maintenir le cap, gagner des budgets et ne pas en perdre, et surtout mettre l'agence dans une dynamique », explique Matthieu Elkaim. A leur arrivée en effet, les nouveaux patrons de la création de CLM BBDO, avaient perdu deux teams consécutivement aux départs de Gilles Fichteberg et Jean-François Sacco. Leur projet est donc passé, dans un premier temps, par des recrutements : Patrice Lucet et Philippe Boucheron (voir newsletter du jour) ; un team junior, Augustin Camus, ex-DDB, et Swann, précédemment en freelance ; et un team junior, directement sorti d'école : Charles Dessaux et Cécile Pimont, dont le nom de code est Charlie Pimont. Enfin, les équipes créatives se sont étoffées de deux DA, Nicolas Hurez et Julien Perrard.
Mais, au-delà de ces recrutements bruts, qui portent le total des créatifs à « une grosse trentaine » sur 140 collaborateurs, il fallait également travailler sur leur organisation. « On essaye de bosser de manière flexible et fluide. Je prends les gros sujets, et Ben et O ( Benjamin Marchal et Olivier Lefebvre, ndlr) sont plus sur le tout-venant. Ils ont des rôles de lieutenants et sont 'en cuisine' à l'agence. Ils n'ont pas de budget attitré, parce que je ne voulais pas les enfermer dans un système ; ils travaillent un peu comme des directeurs de création libéraux », précise encore le directeur de la création. Une organisation, donc, basée sur la souplesse, mais aussi sur la confiance, puisqu'un schèma aussi souple ne pourrait s'embarrasser de guerres d'ego. « C'est le résultat d'une collaboration de 8 ans , passée par la même école, la même culture publicitaire », convient Matthieu Elkaim. « On se parle beaucoup, les informations circulent, et je crois que les créatifs se sont bien adaptés au modèle. On a mis nos egos de côté et on s'est recentrés autour d'une envie commune : travailler dans la joie et la bonne humeur. C'est un métier très dur la pub, autant le faire dans les meilleures conditions possibles ».
Et la joie fut au rendez-vous dès le début de l'aventure : « La première semaine, on était comme des fous, comme des enfants dans un magasin de jouet ! Avec d'aussi belles marques, on se met naturellement la pression, on se sent vraiment responsables », s'exclame encore le créatif. Tous trois sont conscients d'être gâtés, puisqu'ils gèrent de belles pépites comme Smart, Mercedes, La Redoute, Aviva, Mars, EDF, The Economist ou encore Pepsi, auxquels s'ajoutent les budget Luxe de BBDO Beau : Elie Saab, Issey Miyake (l'agence vient de lancer la nouvelle fragrance de la marque, Pleats Please), Jean-Paul Gaultier, Tag Heuer... Une entité reprise en main par Marie-Pierre Benitah, qui a vocation à « se développer et à s'étoffer rapidement, notamment côté création », selon M. Elkaim.
Une organisation inhabituelle, mais très vite couronnée d'un Lion d'Or cannois (pour La Redoute, en PR). Serait-ce la cerise sur le gateau ? « Surtout pas ! Le Lion, ce n'est pas un moteur ; c'est nécessaire, mais pas suffisant. Le moteur, c'est de faire du bon travail sur des budgets lourds. D'ailleurs, quand on recrute des créatifs, on ne regarde pas les Lions, mais plutôt leur capacité à innover, à comprendre un brief, à être polyvalents et adaptables », juge Matthieu Elkaim. « Le Lion, ce n'est pas la cerise sur le gateau, mais plutôt la première pierre de l'édifice », souligne pour sa part Benjamin Marchal.
Quand on les interroge sur la culture créative qu'ils ont voulu insuffler à l'agence, Olivier Lefebvre fait sienne la devise du groupe « The Work. The Work. The Work. ». Devant notre mine (un peu) déconfite, Matthieu Elkaim, hilare, rajoute « The Work. The Work. The Work, dans la joie et la bonne humeur » ? Bon, OK, ça ira pour cette fois !