Grain de lune
Je voulais porter à votre connaissance un fait qui vous a peut-être échappé cette semaine. Un morceau de roche lunaire a été mis en vente par la maison Christie’s cette semaine. Il pèse 13,5 kg, il est assez moche et estimé à 2 millions de livres sterling, soit environ 2,30 millions d’euros. C’est assez cher mais pour le cocktail de déconfinement ça peut ajouter une petite touche d'exotisme extraterrestre sympathique. Et là, vous vous dites que le confinement m’a profondément affecté. Ou que le Covid-19 atteint profondément le cerveau dans des proportions beaucoup plus graves que la perte de l’odorat ou du goût. Bref, que j'ai un grain. Mais non. Enfin si, peut-être, mais ce n’est pas le problème. Le problème, c’est le caillou. Celui qui coince les rouages. Je ne sais pas combien, il pèse mais je suis sûr qu’il nous coûtera beaucoup plus que 2 millions de livres. Parce que nous savons tous que la machine économique est totalement grippée et que ce n’est pas le déconfinement aussi prudent qu’incertain qui va lui permettre de démarrer. Le sable qui est dans les rouages ne vient pas de la lune et on ne pourra l’enlever qu’avec beaucoup de détermination, d’imagination et de courage. Notamment celui de faire de la pub pour relancer la demande. Pour relancer la consommation. Pour aider les médias qui n'ont jamais été aussi consommés et jamais été aussi faibles. Et à ceux qui s’inquiètent de voir ainsi le monde redevenir "comme avant", je leur dis qu’il n’y a pas de fatalité à cela. Mais que ce n’est pas en arrêtant l’économie que l’on se donnera les moyens de le changer ce monde. Qui le vaut bien.