Alessandro Bolchi (FutureBrand Paris) "hâte de quitter la froideur d’une interface visio"
C'est la septième semaine de confinement. CB News, au-delà de l'endurance, continue d'informer. Nous poursuivons notre série d'interviews, débutée le 17 mars (!) avec aujourd'hui le témoignage d'Alessandro Bolchi , executive creative director de l'agence FutureBrand Paris.
1) Comment y arrivez-vous ? ou pas ? A travailler, à inspirer, à créer ?
Alessandro Bolchi : depuis le premier jour, je suis étonné de la rapidité d’adaptation des équipes à cette situation particulière et inédite. Certes, le télétravail n’était pas une nouveauté à l’agence, car il avait déjà été mis en place, mais pas à si grande échelle. J’avoue avoir la chance de travailler avec une équipe exceptionnelle et des gens responsables qui ont pris la mesure de la situation en s’adaptant avec professionnalisme et même une certaine passion. Il est évident, que ça n’est pas tous les jours facile d’entretenir la flamme à distance après 42 jours de confinement, mais honnêtement, je salue le haut niveau de qualité des projets au sortir de ces longues journées d’isolement.
2) Avez-vous “trouvé” de nouvelles sources d’inspirations ?
Alessandro Bolchi : l’esprit d’un créatif est par définition en perpétuelle quête d’inspiration, quel que soit le contexte. Paradoxalement être enfermé entre 4 murs nous incite à chercher davantage d’évasion. Nous compensons la perte de liberté physique dans nos créations... Un exemple, nous avons ritualisé chaque matin le partage de musiques allant d’un morceau de hip hop américain au piano solo en passant par du disco music. Du pur éclectisme, des vraies découvertes, qui permettent à chacun de les interpréter à leur façon en les écoutant à fond sans déranger l’open space ;)
3) Qu’est-ce qui vous manque le plus dans la pratique de votre métier ?
Alessandro Bolchi : le contact humain, la spontanéité des simples gestes, comme prendre un café ensemble et discuter de tout ou de rien, les éclats de rires. L’agence est par essence un carrefour social. J’ai hâte de m’assoir à côté des designers pour faire un point créa en s’aidant d’un croquis, sans passer par un rendez-vous ou la froideur d’une interface visio.
4) Notre imaginaire n’est pas confiné lui : où va le vôtre …
Alessandro Bolchi : depuis toujours, mon imaginaire est un “songe imprévisible et incontrôlable“ qui voyage nuit et jour et qui a sans cesse été une échappatoire au quotidien. Aujourd’hui, il aspire à servir un monde meilleur et à contribuer à une éthique créative... Il nous faudra piocher dans ces rêveries pour recommencer à vivre une vie épanouie.