Robin Coulet (Conversationnel) : "Les marques vont devoir devenir à la fois frugales et radicales"
Le confinement ce n'est pas fini. Et les interviews matinales de CB News non plus. Rendez-vous avec Robin Coulet, fondateur de l'agence digitale lyonnaise Conversationnel.
1) 7ème semaine de confinement et de télétravail… Après la mise en place d’une nouvelle organisation, y-a-t-il eu des ajustements, des manques, des innovations en la matière. Tout est-il rose dans ce nouveau mode de travail ?
La mise en place d'une organisation en télétravail s'est faite sans aucune difficulté. Nous pouvons travailler à distance sur la plupart de nos sujets sauf les prises de vue, captations et tournages qui ont été reportés. Les innovations qu'il a fallu apporter portent plus sur le management : il a fallu pallier le manque de communication non verbale. A distance, il faut s'assurer que tout le monde va bien, que chacun supporte et s'adapte à une situation qui touche tout le monde. Cela demande plus de temps et un peu d'imagination, avec de nouveaux rendez-vous en visio, des échanges plus approfondis par téléphone, un usage limité des messageries instantanées et beaucoup de bienveillance au-delà des outils.
2) Quelle sont les urgences de vos clients ? Que vous demandent-ils ? Quelles sont vos préconisations ?
L'agence est spécialisée sur le social media et la e-réputation qui sont au cœur des préoccupations de nos clients. Ils souhaitent comprendre comment leurs consommateurs évoluent dans ce nouvel environnement (nouvelles pratiques, nouveaux usages, nouvelles tendances) et ils veulent surtout garder le lien avec leurs propres clients et renforcer leurs relations : information, utilité et échanges avec leur communauté sont les maîtres mots de la période.
3) Quels enseignements pourriez-vous tirer de cette période?
Que les marques ont un rôle à jouer et qu'elles peuvent endosser une nouvelle posture plus engagée dans l'utilité vis-à-vis de leurs clients. En quelques jours, nous avons ainsi pu repositionner leurs prises de parole sur le social media. Toutes les marques trouvent leur place et peuvent montrer leur proposition de valeur avec plus d'acuité dans ce contexte. On peut citer chez Conversationnel la mise en avant du rôle des infirmières pour Sanofi, l'apport du digital auprès des entrepreneurs du monde réel pour Solocal et Pages Jaunes, l'importance d'une alimentation 100% bio et française avec botanic ou encore sur l'expertise du confort au travail dans des conditions de télétravail pour Kandu, une startup issue du groupe Saint-Gobain.
Les marques vont devoir devenir à la fois frugales et radicales.
4) Y aura-t-il un avant et un après coronavirus pour votre entreprise ? Pour votre secteur ?
Bien sûr, personne ne sortira indemne de cette période. Mes enfants parlent du vendredi 13 (mars) comme LE jour où l'école s'est arrêtée... Chacun s'en souviendra à sa façon. Pour ma part, je veux retenir pour l'instant la formidable capacité de mes équipes à s'être adaptées et un peu d'espoir pour notre secteur dans lequel le digital, la conversation et les relations, même sans contact, sont renforcés.