Vincent Desmet (Agence Seenk) "Le collectif prend tout son sens"
C'est la cinquième semaine de confinement. CB News, au-delà de l'endurance, continue d’informer. Nous poursuivons notre série d'interviews, débutée le 17 mars, avec aujourd'hui le témoignage de Vincent Desmet, directeur général adjoint de l'agence Seenk.
1) Comment y arrivez-vous ? ou pas ? A travailler, à inspirer, à créer ?
Vincent Desmet : Le remote on connaît. Mais basculer à 100%, du jour au lendemain, pendant une période indéfinie, c’est inédit. Le collectif prend tout son sens, une force où dans cette situation nous nous sentons liés, même loin. Les visios et autres moyens de se parler sont incessants, les blagues sont toujours là, les connexions fertiles aussi. Notre métier est fait de sensibilités, où, pour créer, nous avons besoin de temps d’isolement et de temps d’échanges. Ces deux temps existent toujours, ils sont juste conjugués en restant assis à la même place, dans un même lieu. Heureusement les fonds Zoom nous font voyager un peu !
2) Avez-vous “trouvé” de nouvelles sources d’inspirations ?
Vincent Desmet : en premier je dirai : ce que nous vivons ! Comment nos quotidiens peuvent être bouleversés en un claquement de doigt. Comment les équilibres peuvent être requestionnés, comment des prises de conscience nécessaires peuvent être accélérées par cette situation qui concerne la moitié de l’humanité. Nous vivons un moment véritablement collectif, littéralement. Et apprendre d’un monde qui fait ce mouvement, en se concentrant sur ce qui peut compter, sur ce qui nous rassemble, c’est très inspirant ! Et puis ma famille aussi, beaucoup. Être chez soi avec ses proches pendant toutes ces semaines, toutes ces petites situations persos que l’on vit avec un autre regard, qui peuvent inspirer le pro, je n’avais jamais perçu les choses comme cela avant :)
3) Qu’est-ce qui vous manque le plus dans la pratique de votre métier ?
Vincent Desmet : être vraiment au contact de l’équipe, des clients, des gens. C’est sans hésiter ce qui me manque le plus. Vivre des émotions in situ. Notre sensibilité doit s’activer avec tous nos sens. Il nous en manque en ce moment dans notre métier. De retour à l’agence, je suis même prêt à prendre encore plus le temps de déjeuner...Une personne de l’équipe saura reconnaître en ce changement l’ampleur de ma détresse.
4) L’imaginaire est libre lui : où va le vôtre ?
Vincent Desmet : je suis assez branché nature, encore plus en ce moment, en observant cette crise, mais aussi le jardin en plein printemps. J’ai le sentiment que notre terre se porterait mieux si l’équilibre des vivants, l’ensemble des espèces animales et végétales, était mieux respecté, et si l’on considérait notre monde comme réellement en commun. Pour y arriver, peut on rendre ces nécessités aussi désirables qu’un téléphone ?