Boris Duda (Rocambole) : « on profite de l’effet ‘trop de Netflix tue Netflix’ »

Boris Duda (Rocambole)

Résilience nationale... Nous sommes dans la troisième semaine de confinement. CB News, comme vous, a intégré une certaine forme d'endurance. Nous continuons notre série débutée mardi 17 mars. Saison 3 avec le témoignage de Boris Duda, cofondateur et CMO de Rocambole, application de lecture spécialisée dans les séries.

1) Comment allez-vous, après quinze jours de ce confinement ? Et Rocambole ?

Je vais très bien. Même si c’est sûr, la situation est difficile. J’admire le courage et l’énergie de toutes les personnes qui continuent à travailler sur le terrain comme le personnel de santé. Bravo à eux ! D’un point de vue organisationnel, pour Rocambole, le confinement nous a assez peu impactés. Toute l’équipe travaille essentiellement en ligne. Nous avons l’habitude du télétravail.  Au début de Rocambole, la moitié de l’équipe se trouvait déjà à Paris (notre ancien CTO et moi-même), l’autre à Bruxelles (Camille, notre CEO, et François, notre CFO). Puis l’équipe s’est agrandie. On pensait tous se retrouver à Paris. Loupé : Julien, notre directeur édito, a rejoint l’équipe. Il vit perdu dans la campagne près de Mâcon. Très vite, notre assistante édito Lucy est arrivée… Elle vit toujours à Nantes. Guillaume, qui gère la technique aujourd’hui, est sur Strasbourg… Nous avons donc appris à construire et gérer Rocambole à distance. Et ça nous va bien comme ça !

D’un point de vue business, nous sommes dans une très bonne période. Avec le confinement, on constate que les gens passent plus de temps à lire et se divertir sur des supports numériques. Nous avons dès l’annonce du confinement décidé d’offrir gratuitement l’abonnement à Rocambole pendant toute la quarantaine. C’était une évidence pour nous !

2) Que vous évoque cette période très particulière dans notre pays ?

C’est une période difficile. Une véritable catastrophe sur le plan humain, sanitaire et économique. Néanmoins, j’aime me focaliser aussi sur le positif. J’ai vu passer sur les réseaux sociaux énormément de magnifiques initiatives bénévoles et engagées de centaines d’entreprises et entrepreneurs pour rendre cette période plus vivable aux personnes confinées et sur le terrain. Un bel élan de générosité. J’ai aussi vu autour de moi que le confinement redonne envie de lancer de nouvelles choses (faire du sport à la maison, recommencer à lire, pratiquer une activité artistique, se mettre à la cuisine, etc), je trouve ça chouette.

3) Comment vous êtes-vous organisés pour continuer à travailler ?

Tout le monde chez Rocambole est en télétravail. Comme d’habitude. Pour la moitié de l’équipe à Paris - Camille, François et moi - qui est d’habitude dans nos bureaux à Station F, c’est le retour du télétravail.

4) Vous avez décidé de rendre l'accès à votre application gratuit. Pourquoi ?

Nous avons décidé d’offrir à tout le monde l’accès à Rocambole pour contribuer à notre échelle à mieux vivre le confinement. Offrir de la lecture en ce moment, c’est offrir un moment d’évasion et de déconnexion. Un façon de voyager sans bouger de son appartement. Simplement le pouvoir des mots.

Rocambole

5) Les Français sont confinés : un meilleur moyen pour vous de les sensibiliser à la lecture ?

Oui c’est sûr ! Les gens ont besoin de s’occuper l’esprit. La lecture revient en force depuis 2 semaines. Il y a beaucoup de demande et les offres numériques en profitent. On profite aussi de l’effet « trop de Netflix tue Netflix ». Les gens cherchent des alternatives pour se divertir et ça fait du bien à tout le monde.

6) Quelles lectures pouvez-vous conseiller pendant ce confinement ?

J’en ai trois qui me viennent à l’esprit : « Coronavirus », une série produite et écrite par Neil Jomunsi un mois avant le confinement, avec une approche totalement inédite qui s’inscrit dans notre volonté de produire des histoires qui surfent sur des thématiques qui touchent nos lecteurs et la société. La série a été décidée alors que le Coronavirus arrivait à peine en France. On ne s’attendait pas à être confinés… ; « La société des Anges », une série suspense écrite par Keuma, totalement machiavélique où l’argent et le cynisme sont rois. Très facile à lire pour ceux qui veulent s’y mettre ; « Naked John », une de nos premières séries écrite par Audrey LD à mourir de rire et hyper facile à lire. Un style frais et simple. Chaque fin d’épisode vous donnera envie de lire la suite.

7) Avez-vous une bonne nouvelle à partager ?

Nous venons de lancer nos premiers partenariats avec la presse. Le premier avec le journal 20 Minutes qui diffuse actuellement sur son site et pendant tout le confinement la très bonne série Rocambole « L’Ancre Noire » de Tina Bartoli. Le deuxième avec le magazine Néon sur lequel vous pouvez lire l’excellente série Rocambole « Les derniers jours du vieux Monde » de Svetlana Kirilina. C’était notre rêve depuis le début, faire revivre la série littéraire, le roman-feuilleton de l’époque. Pari réussi sur le numérique avec notre appli. Maintenant avec la presse. On espère continuer en ce sens. Appel aux journalistes et rédacteurs en chef, si vous souhaitez collaborer avec nous, envoyez-moi un message.

8) Quel rôle bénéfique pouvez-vous apporter à la société en cette période ?

Aider à s’évader à travers la fiction. Ça fait du bien en cette période de confinement. La lecture a le pouvoir d’apaiser, de réduire le stress, de stimuler le cerveau, d’aider à s’endormir… Bref, j’en passe, mais lire fait du bien et il suffit de s’y mettre un peu tous les jours. 10-20 minutes par jour suffisent pour commencer à ressentir les effets positifs ! 

9) Si vous deviez expliquer en une phrase cette situation à un martien dans quelques années, ce serait ?

Je lui ferais lire la série Rocambole « Coronavirus » (rires).

10) Et l’après ? Cette crise va-t-elle faire bouger certains process chez Rocambole ?

Sur l’organisation de Rocambole, rien ne va changer. On restera sur un modèle très agile qui prône le télétravail. Pour la production de nos séries, nous allons continuer à miser sur des histoires qui rebondissent sur des sujets d’actu, qu’il s’agisse de fiction ou de non-fiction (documentaires ou reportages). La série « Coronavirus » nous a confortés dans cette idée. Concernant la distribution de nos histoires, nous allons continuer à travailler main dans la main avec le monde de la presse et des médias. Nous voyons nos séries avant tout comme des histoires qui peuvent être distribuées et adaptées de façon innovante sur différents supports (web, papier, adaptation podcast et films…). Nous sommes en contact avec de grands acteurs du divertissement pour adapter nos séries Rocambole sur d’autres mediums.

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