Frédéric Sadarnac (Ratecard) : "Le monde de la publicité digitale est à l’arrêt ou quasiment et cela nous semble parfaitement normal et sain"

Frédéric Sadarnac

Confinement semaine 3, le temps de la résilience nationale. Et pendant ce temps, CB News poursuit ses interviews des responsables du monde de la communication pour savoir comment ils vivent cette crise et comment ils anticipent sa sortie. Les réponses de Frédéric Sadarnac fondateur et président de Ratecard.

1) Comment réagissez-vous face à cette crise sanitaire ? Pour vos salariés ? Vos partenaires ? Les freelances ?

Nous réagissons avec autant d’humilité que possible du fait que comme tout le monde, nous traversons une zone parfaitement inconnue qui demande beaucoup de retenue. La situation change tous les jours et tend à s’aggraver même si bien évidemment nous avons également envie d’imaginer la sortie de crise. Nous nous sommes donnés comme objectif pour nos salariés de leur assurer un revenu identique pendant toute cette période et nous complèterons les salaires si nous devons appliquer des mesures de chômage partiel. 

2) Commencez-vous à mesurer l’impact financier ?

Notre monde de la publicité digitale est à l’arrêt ou quasiment et cela nous semble parfaitement normal et sain. Il y a un temps pour tout. Les médias reprennent leur rôle naturel et majeur en tant que sources d’informations premières et c’est une excellente chose. Le temps n’est pas à la communication mais à la compréhension. Si cette crise pouvait déjà déboucher sur une confiance nouvelle envers les médias et une utilisation plus cohérente des réseaux sociaux pour ce qu’ils sont, à savoir de formidables outils de distraction et de partage entre proches, mais certainement pas une source fiable d’information, cela serait déjà une excellente chose. Et nous pourrons alors parler de monétisation, de campagnes de communication, etc.

3) Comment réagissent vos clients ? Reports de campagnes, changement de stratégies de communication ? Etc.

Nous travaillons essentiellement avec des structures jeunes et flexibles comme la nôtre. Ce sont souvent des sociétés du monde technologique pour qui la mise en place du télétravail par exemple n’est pas une véritable révolution en soi. En termes de communication, notre recommandation est d’être extrêmement prudent. Aucune entreprise ne veut aujourd’hui être considérée comme étant un profiteur de cette crise. Il faut donc être capable d’apporter quelque chose de bénéfique tout en étant naturel et cohérent. Une fois de plus, l’ADN de la marque et de la société doit simplement rejaillir. Il ne faut surtout pas sonner faux sous peine d’être taxé d’opportuniste. Au final, la majorité de nos clients qui travaillent donc les secteurs technologiques AdTech et MarTech devraient simplement se poser et réfléchir à ce que demain sera fait et comment ils pourront agir. Cela prend du temps et pour une fois ils en ont.

4) Selon vous, comment pouvez-vous être utile — votre agence et votre secteur — à la société en ce moment ?

A rester confinés pour commencer puis à réfléchir ensuite et à se poser les bonnes questions. C’est relativement facile d’avoir des idées bienveillantes sur le monde en général et la France en particulier, mais nous avons cette opportunité assez incroyable de pouvoir réfléchir à nos propres organisations et même à nos propres vies. Comment cela va t’il impacter notre façon de travailler sachant que quand je dis nôtre, je parle de notre agence, Ratecard ? Allons-nous tout simplement repartir comme si de rien n’était ou allons-nous essayer quelque chose de différent ? Nous n’avons pas encore la réponse à ces questions mais il est par contre certain qu’il y aura un avant et un après et cela devra être vrai d’un point de vue macro, mais aussi micro.

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