Autour de nous
Il y a quelques semaines, un siècle environ, je me trouvais à table avec une dame qui dirige une entreprise agroalimentaire qui se trouve être un annonceur important. Elle m’expliquait à quel point elle regrettait que les médias passent leur temps à annoncer de mauvaises nouvelles. "Ce serait quand même beaucoup plus agréable si le journal télévisé ouvrait sur de bonnes nouvelles", me dit-elle. Ce à quoi je lui répondis que, certes ce serait agréable de temps à autre — c’est d’ailleurs le cas quand l’équipe de France de machin remporte la Coupe du monde de truc — mais que s’il n’y avait que cela, les audiences s’effondreraient et les journaux ne se vendraient plus. Parce que les médias ne sont que le reflet d’une société qui s’intéresse principalement à ce qui ne va pas. C’est comme ça, c’est humain. Même les magazines de l’actualité heureuse ne peuvent s’empêcher de s’intéresser aux malheurs des grands de ce monde. Et s’il y a une preuve suprême de cet état de fait, elle se trouve dans notre situation actuelle. Jamais le monde n’a été dans une panade pareille et jamais les journaux n’ont été autant lus, les télés regardées, etc. Et pas seulement parce qu’on n’a rien d’autre à faire. Au passage, puisqu’il est d’usage en ces temps de confinements d’applaudir et de célébrer les héros discrets du moment, j’en profite pour saluer mes confrères, ceux qui vont dans les studios, sur le terrain, mais aussi les techniciens et assistants qui produisent les émissions que nous regardons assidûment. Eux aussi, on peut les applaudir parce qu’ils prennent des risques pour nous faire savoir ce qui se passe autour de nous. Une mission plus que jamais nécessaire.