Nom d'une pub
Arrêtez-moi si je l’ai déjà racontée. Un jour j’accompagnais Christian Blachas chez lui. Arrivé dans le hall de l’immeuble, il avise sa boîte aux lettres bourrée de prospectus. Je l’entends maugréer sur la pub qui l’envahit. Ce qui me fait sourire et je lui fais remarquer qu’heureusement qu’il n’y a pas de caméra de télévision pour le surprendre, lui, le chantre de la publicité, en train de se plaindre de cette même pub. C’était au siècle dernier. Mais rien n’a vraiment changé si ce n’est que ce sont les pop-up et les bannières qui clignotent de tous les côtés. Oh, je sais, les médias en ont besoin de cette pub. Il suffit de jeter un coup d’œil aux chiffres de l’ACPM publiés cette semaine. C’est dur. Entre les clients qui rechignent à payer pour l’info et les Gafa qui pompent la valeur, il ne reste pas beaucoup d’option pour gagner de l’argent. Alors on empile les formats, on bourre les pages de pub comme jadis les boîtes aux lettres. Et au lieu de coller un logo "stop pub", on installe un ad blocker. 44 % des Français l’ont fait, selon une enquête parue cette semaine. C’est encore minoritaire, mais c’est énorme. Et le pire, c’est qu’on les comprend. Blachas nous a quittés il y a huit ans, un an après la refonte de CB News avec cette idée que la pub n’était pas une pollution, à condition qu’elle soit pertinente, belle et intelligente. Le combat continue, n’est-ce pas Christian ?