Algorithmes and blues
C'est n'est pas une hécatombe, mais ça commence quand même à être inquiétant. Je parle du nombre de journalistes en France, pas de ce que vous croyez. Deux mille de moins qu'il y a cinq ans. Bon, il en reste 35 000. Vous allez me dire que c'est largement suffisant pour couvrir toute l'actualité et qu'il n'y a pas à s'en faire. Surtout que l'actualité, elle se porte très bien sans eux. Kirk Douglas disparaît, ça sonne sur le portable, la tempête Josette s'annonce, c'est écrit sur les panneaux lumineux du périph, il va faire froid en hiver, les mairies de Paris, Levallois et Claye-Souilly (je m'avance un peu, mais j'aime bien ce nom) mobilisent l'affichage municipal électronique. Et tout le monde relaie avec force gazouillis, posts et partages. C'est simple et on comprend bien que la population de scribouillards vérificateurs et autres investigateurs cachés se recroqueville lentement telle une feuille morte si belle sur Instagram. Et puis les réseaux sociaux sont parfaitement capables d'assurer l'intégrité de ce qu'ils diffusent sans aide extérieure. C'est bientôt la présidentielle américaine qui ressemble de plus en plus au festival mondial des fake news. Autant dire qu'ils sont tous mobilisés. Mais ça va, tout est sous contrôle, les algorithmes s'en tirent très bien : plus de contenus falsifiés, de vidéo trafiquée, de fausses nouvelles. Fausses nouvelles? Mais où sont les vraies?