Libération : entre 1 et 1,5 million € de perte en 2013
Libération prévoit une perte "de 1 à 1,5 million d'euros en 2013", son premier déficit depuis trois ans, et travaille sur plusieurs solutions pour "réduire ses coûts tout en préservant l'emploi", selon une source proche du dossier. Sur les neuf premiers mois de 2013, le titre a subi la plus forte baisse des ventes de la presse quotidienne française, provoquée par un effondrement de ses ventes en kiosque. Il a également souffert d'une baisse des recettes publicitaires, comme tous ses concurrents. Sa diffusion globale payée (y compris abonnements papiers et numériques, ventes au numéro et ventes aux tiers) a reculé de 16,54% sur la même période, à 102 190 exemplaires en moyenne, selon les chiffes de l'OJD publiés début novembre. Le cogérant et coprésident du directoire de Libération, Nicolas Demorand, a demandé aux actionnaires lors du dernier conseil de surveillance de remettre de l'argent au pot, ce qu'ils ont refusé, indique la Correspondance de la Presse.
Constitution de groupes de travail
Devant le déficit prévu, un groupe de travail a été constitué à Libération réunissant des représentants de la direction et du personnel pour explorer diverses solutions de réductions des coûts, comme une évolution du temps de travail ou des incitations au départ à la retraite, a-t-on indiqué de source proche du dossier. Ces discussions sont venues en préalable à des négociations salariales classiques. Le titre pourrait aussi décider en janvier prochain une nouvelle hausse de 10 centimes du prix de vente au numéro (1,60 euro actuellement), après une augmentation similaire il y a un an. Libération a en revanche eu la bonne surprise de voir une nette hausse (+10 à +15%) des ventes de son édition rénovée du samedi, "Libé week-end", lancé en septembre, une édition de 64 pages sur papier de qualité, vendue plus chère (2,50 euros). Le journal réfléchit aussi à intensifier ses efforts sur la vente numérique (en pdf) avec le lancement d'une édition concentrée de 8 pages envoyée quotidiennement à ses abonnés, un pari sur l'édition numérique adopté par de plus en plus de journaux.