Le droit d’y croire
Jeudi matin, il faisait un peu frais, j’ai traversé Paris, ses chantiers et ses embouteillages pour débarquer aux Rencontres de l’Udecam. C’était la rentrée. Quelle foule, quelle ambiance, tout le monde est là. On se bise, on se congratule, on se demande 70 fois comment se sont passées les vacances, on répond 70 fois la même chose. Évidemment j’étais en retard, mais moins que le ministre qui parlait en ouverture. Là aussi on est habitué. Vingt minutes de discours plein de remerciement, de congratulations et d’autosatisfaction. Un discours de ministre quoi. Sauf qu’au moment où mon cerveau était sur le point de se mettre en mode veille, j’ai eu un sursaut. J’ai eu l’impression d’entendre un homme politique qui ne considérait pas la pub comme un mal nécessaire, voire une pollution qu’il faudrait éradiquer. Ce qui est plutôt une bonne nouvelle, vu que le gouvernement nous promet un toilettage général de la plupart des lois qui régissent le secteur. Bon, on ne s’emballe pas non plus. Mais on a le droit d’y croire. Un peu comme quand Daniel Kretinsky, le type que personne ne connaissait il y trois ans et qui veut racheter Le Monde (entre autres), quand il dit, la main sur le cœur, qu’il fait tout ça parce qu’il aime la démocratie et la France. C’était le dernier intervenant de la matinée. En sortant de la Salle Pleyel, je me suis donné rendez-vous à la même heure l’année prochaine. Pour savoir s’il fallait y croire.