Quelques nuances de likes
Le monde est barbu, il faut s’y résoudre. Même moi parfois je me demande… Et là, vous vous dites : mais qu’est-ce qu’il a ce matin avec ses considérations capillaires ? On s’en fout ! Et vous avez raison. Sauf si vous êtes un fabricant de rasoirs. Qui se lève tous les matins et se rase en sachant qu’il perdra encore des clients aujourd’hui et se demande comment il va faire demain. Alors il fait de la pub, et ça, c’est plutôt un bon réflexe. Mais au lieu de vanter la 9ème lame en tungstène sans OGM, il se dit qu’il serait peut-être temps de dire aux hommes leur vérité. Qu’ils sont souvent lourds, voire dangereux. Qu’ils devraient être plus respectueux avec les gens différents d’eux. Que le temps des gros balaises qui rient grassement en mettant une main est passé. Un film à l’américaine avec une belle voix grave et sentencieuse. Comme on les aime. Sauf que non. Deux fois plus de pouces vers le bas que vers le haut. Le verdict est sans appel, les réseaux ont tranché plus fort que la meilleure des lames. Les hommes ne sont pas prêts à être moins cons. Sauf qu'encore non. Parce que d’un coup les ventes augmentent. Mais quoi ? La vraie vie aurait-elle plus de valeurs que des clics ? Ou n’y aurait-il pas tout simplement une nuance entre oui et non, entre like et dislike ? Entre jaune et rouge ? Mais là je m’égare.