Avec Hervé Godechot, le CSA est désormais au complet
Le Sénat a validé mercredi la nomination du journaliste de France Télévisions Hervé Godechot comme membre du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), parachevant le mouvement de renouvellement au sein du régulateur, désormais dirigé par Roch-Olivier Maistre. La commission de la Culture du Sénat a approuvé la nomination du journaliste, proposée par le président de la Haute assemblée Gérard Larcher, avec 26 voix pour, 3 contre et 11 abstentions. Il va donc rejoindre le collège du CSA, en lieu et place de la journaliste Mémona Hintermann-Afféjee, son instance dirigeante qui comprend en tout sept membres (trois désignés par le président du Sénat, trois par son homologue de l'Assemblée nationale, et un président nommé par le chef de l'Etat). Hervé Godechot, 51 ans, a fait l'ensemble de sa carrière à France Télévisions, et est depuis 2016 rédacteur en chef du service économie et social de France Télévisions et chroniqueur-éditorialiste pour France 3 et franceinfo. Il est également vice-président du Club français de la presse. Déjà mi-janvier, Michèle Léridon, désormais ex directrice de l’information de l’AFP, avait succédé à Sylvie Pierre-Brossolette.
Lors d'une audition à la commission Culture du Sénat, il s'est posé en défenseur de "toute une France des invisibles" et "des zones délaissées" qui se sentent "exclus de l'univers médiatique", et a dit vouloir œuvrer au CSA pour une meilleure représentation de la diversité de la société à la télévision. M. Godechot, répondant au sénateur David Assouline (PS), a par ailleurs défendu sa probité, mise en cause dans un article de Libération. Le quotidien a rapporté qu'il avait en 1997 "écopé de quelques jours de mise à pied pour avoir pris part à un système de faux JT tournés pour vanter les mérites de l'industrie pharmaceutique", et qu'il était rédacteur en chef du 19/20 de France 3 en 2014, lorsqu'un scoop concernant l'affaire des écoutes de Nicolas Sarkozy avait été "supprimé" du journal. Dans l'affaire des faux JT, qui avaient fait scandale à l'époque, "j'ai plus été une victime collatérale qu'autre chose", a plaidé M. Godechot. "J'étais pigiste à l'époque et j'avais fait un micro-trottoir et une interview d'un médecin", sans être sous contrat avec France 3, le tout pour "150 euros", a-t-il raconté, ajoutant avoir découvert "avec tout le monde et avec stupeur" à quoi ces contenus étaient destinés quand l'affaire avait éclaté. "A l'époque il fallait chercher des responsables et comme on ne les trouvait pas, c'est tombé sur moi et quelques autres", a-t-il dit, soulignant que "s'il y avait eu le moindre doute sur ma probité et sur mon sens de la déontologie et de l'éthique, jamais je n'aurais pu faire une vingtaine d'années de carrière de manager" dans la rédaction nationale de France 3. Il a par ailleurs "assumé" d'avoir décidé de "surseoir" à la diffusion du reportage sur l'affaire des écoutes, arguant qu'il "n'était pas diffusable" en l'état.