USA : Facebook dans le viseur d’un procureur pour sa gestion des données personnelles
Le procureur de la capitale fédérale américaine a lancé des poursuites contre Facebook concernant sa gestion des données personnelles dans le cadre du scandale planétaire Cambridge Analytica en mars, selon un communiqué. Facebook fait déjà l'objet de moult enquêtes aux Etats-Unis à la suite de cette affaire et de diverses autres polémiques mais c'est la première fois que la justice entame formellement des poursuites. Le procureur général du District de Columbia -autrement dit Washington- Karl Racine a « lancé des poursuites contre Facebook (…) pour avoir mal protégé les données de ses utilisateurs », les rendant vulnérables à des « manipulations politiques » pendant la campagne présidentielle de 2016, ont écrit dans un communiqué les services du procureur général. Selon lui, Facebook a été « laxiste » et a trompé ses utilisateurs concernant le fait que leurs données pouvaient être utilisées par des tiers. Le réseau social est accusé d'avoir laissé les informations personnelles de dizaines de millions d'usagers arriver -à leur insu- entre les mains de cette firme britannique d'analyse de données qui a travaillé pour Donald Trump lors de la campagne présidentielle de 2016.
Ces poursuites contre Facebook interviennent alors que le réseau social aux 2,3 milliards d'utilisateurs se débattait mercredi avec une énième polémique concernant les données personnelles de ses usagers auxquelles il aurait laissé d'autres géants technologiques accéder en toute opacité, selon le New York Times. Empêtré dans des controverses de façon quasi-permanente depuis des mois, Facebook est aussi confronté depuis le 18 décembre dernier à un appel au boycott lancé par l'association de défense des droits des Noirs, la NAACP. La NAACP et une trentaine d'associations de défense des droits civiques réclament des excuses à Facebook, accusé d'avoir cherché à les dénigrer via une agence de relations publiques aux méthodes musclées, appelée Definers. Cette entreprise a été accusée d'avoir diffusé de fausses informations pour tenter de discréditer plusieurs groupes critiques envers Facebook et d'avoir tenté de les lier au philanthrope-milliardaire George Soros, bête noire des républicains et cible d'innombrables attaques antisémites. (avec l’AFP)