Pub segmentée : SNPTV et AFMM font cause commune pour un lancement d’ici 1er semestre 2020
L’autorisation de la publicité segmentée figurait dans les 40 propositions formulées en octobre dernier par les députés, Aurore Bergé en tête, pour accompagner la réforme à venir de l’audiovisuel souhaitée par le président de la République. Le rapport ambitionnait alors « d'autoriser la publicité segmentée et géolocalisée à la télévision dans le cadre d'une expérimentation de 18 mois » mais aussi de « poursuivre la modernisation de la plateforme TNT et autoriser les dispositifs permettant aux éditeurs de recueillir des données relatives aux utilisateurs afin de diffuser des publicités segmentées ». Deux mois plus tard, les opérateurs télécom (Bouygues Telecom, Orange et SFR, ndlr) membres de l’Association Française pour le développement de solutions et de services Multimédia Multi-opérateurs (AFMM) et le Syndicat national de la publicité télévisée (SNPTV) qui réunit les principales régies publicitaires françaises* font, dans un communiqué, cause commune. Ils proposent en effet de saisir la balle au bond en annonçant que des travaux sont « d’ores et déjà engagés afin de permettre aux chaines télévisées de tester cette technologie d’ici le 1er semestre 2020 ». Ainsi « convaincus que la publicité segmentée sur la télévision linéaire permettra d’apporter une expérience publicitaire nouvelle pour le téléspectateur et plus adaptée à ses affinités, et qu’elle constituera une nouvelle source de création de valeur pour les acteurs du marché », selon le président du SNPTV Régis Ravanas, le communiqué insiste par ailleurs sur la protection des données qui sera « un élément fondamental de cette offre afin de bâtir une nouvelle forme de publicité TV », souligne pour sa part Christian Bombrun, président de l’AFMM.
Vers un "Minimum Viable Product"...
Dans les faits, Bouygues Telecom, Orange et SFR se veulent en mesure de proposer des données qualifiées et des plates-formes techniques répondant aux besoins des chaînes de télévision et des annonceurs, « dans le strict respect de la vie privée et de la protection de leurs clients », grâce à la technologie de diffusion IPTV qui permettra « la remontée, le traitement et l’analyse de données et la diffusion de publicité segmentée sur box opérateur », poursuivent l’AFMM et le SNPTV. Avec en ligne de mire l’évolution de la réglementation, les opérateurs proposeront un « Minimum Viable Product » (Produit Minimum Viable ou 1ère version du produit avec toutes les fonctionnalités de base) sur une partie de leur parc « permettant aux chaines de lancer avec les boxes des opérateurs, les premières campagnes de publicité segmentée ». Pour ce faire, l’AFMM et le SNPTV collaboreront pour définir des standards techniques de fonctionnement qui « garantiront un socle solide au lancement de la publicité segmentée ». Reste à la proposition des députés d'être suivie et adoptée...
* : TF1 Publicité, M6 Publicité, FranceTV Publicité, Canal+ Régie, NexRégie, Lagardère Publicité, Amaury Media, Viacom et beIN Régie.