Prodige et bêtise
Je suis un fan de l’intelligence artificielle. Pas parce que c’est à la mode (teasing : l’IA sera à la Une de prochain numéro de CB News, à paraître cette semaine) ni parce que Cédric Villani, son apôtre, à une touche inimitable. Non, c’est une véritable et formidable avancée dans l’histoire de l’humanité. Et notez qu’il n’y a aucune ironie dans cette déclaration. D’accord, ce n’est pas évident quand on discute avec Siri ou Alexa, mais ce sont des bébés. Quand les robots seront adultes, ils sauveront des vies, simplifieront la circulation, transmettront le savoir et même peut-être écriront des éditos. Alors oui, on peut aussi en avoir peur et s’inquiéter du pouvoir dont les machines pourraient s’emparer à notre détriment, nous sensibles humains. Mais avant de s’occuper du danger supposé des puces et des algorithmes, on peut s’alarmer de la sombre crétinerie humaine qui pousse des abrutis à tuer une vieille femme juive sans défense au nom de croyances moyenâgeuses. "Contre la bêtise, même les dieux ne peuvent rien", disait le poète allemand Schiller. Puissent les robots être un jour capable d’accomplir ce prodige.