La publicité sexiste interdite à Rio
Le gouverneur de l’État brésilien de Rio de Janeiro (sud-est) a promulgué mercredi une loi qui prévoit de lourdes amendes contre les marques dont la publicité comporterait du contenu "misogyne, sexiste ou stimulant la violence sexuelle". Publiée dans le journal officiel, la loi 7 835/18 permet de suspendre les publicités incriminées et prévoit des amendes pouvant aller jusqu’à 1,3 million de réals (environ 336 000 euros) pour des entreprises récidivistes. "Il est fréquent de voir dans les médias des entreprises qui utilisent le corps de la femme pour vendre leurs produits. Ils l’utilisent de façon sexiste, au mépris de la femme", dénonce dans un communiqué la députée Enfermeira Rejane, présidente de la commission de défense des Droits de la Femme à l’assemblée législative de Rio (Alerj). Les amendes prévues par cette nouvelle loi ne peuvent en revanche être appliquées qu’à des entreprises dont le siège est basé dans l’État de Rio, a précisé le service de presse de l’Alerj à l’AFP. Un projet de loi similaire au niveau national a été présenté en 2016 à la chambre des députés. Il est en cours d’examen par une commission parlementaire. Au Brésil, les milieux féministes critiquent régulièrement des publicités qui mettent en scène des femmes comme des objets sexuels, notamment pour des marques de bière. Le pays compte déjà un organisme privé chargé de surveiller le contenu des publicités, le Conar (Conseil d’autorégulation publicitaire), qui peut interrompre la diffusion des réclames, mais n’est pas habilité à appliquer des amendes.