GOOGLE, TWITTER : Fleur fait front

Fleur Pelllerin

Le travail de Fleur Pellerin est certes moins crucial pour l'avenir du pays que celui de Jean-Yves Le Drian, mais si la ministre de l'Economie numérique n'a pas le même poids sur les épaules que son collègue de la Défense, elle doit elle aussi faire face à une pression étrangère considérable. Point d'islamistes ici mais d'honorables sociétés américaines qui se comportent en terrain conquis, respectant aussi peu que possible les us et les coutumes de notre beau pays. C'est du moins ainsi que Fleur Pellerin semble interpréter le coup de force de Free la semaine dernière face à Google. Interrogée par France 5, elle a ainsi estimé que Xavier Niel avait posé la "bonne question" sur le fait que des acteurs de l'internet, comme notamment Google, utilisent les infrastructures de réseaux des opérateurs sans toujours assumer de rétribution. "Ce qui me gêne, c'est la situation d'asymétrie entre les acteurs", a-t-elle poursuivi, évoquant une disparité entre la plateforme française Dailymotion, qui paie aux opérateurs des coûts d'interconnexion, et YouTube, propriété de Google, qui ne le fait pas. "À un moment se pose la question d'acteurs qui ont un comportement de passager clandestin", a estimé la ministre, à l'adresse de Google. "Ça ne peut pas durer éternellement", a-t-elle ajouté. Reste que la question est aussi la méthode utilisée par Free. Si elle a été critiquée la semaine dernière par Fleur Pellerin, cette atteinte à la neutralité du net mérite que les pouvoirs publics se penchent sur le problème, faute de quoi ce principe fondateur du réseau risque d'être à nouveau bafoué.

L'autre front "américain" de la ministre est au moins aussi délicat : il s'agit des discussions avec Twitter pour pousser le réseau à communiquer les données permettant d'identifier les auteurs de tweets racistes ou antisémites sans le feu vert de la justice américaine. Tout en soulignant la bonne volonté de Twitter sur le retrait des posts incriminés, la ministre a dû reconnaître à mots couvert qu'elle était pour l'heure impuissante face à la position de Twitter, Google et autres dans ce type d'affaires. "Ces sociétés qui sont multinationales, qui sont déterritorialisées d'une certaine façon, posent des problèmes juridiques qui sont un peu inédits, auxquels il va falloir que nous apportions des solutions", a-t-elle déclaré. Un travail de très grande ampleur qu'il faudra bien commencer un jour...



 

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