Le ministère de la Culture annonce de nouvelles aides à la presse
Le ministère de la Culture a annoncé samedi la hausse de certaines aides à la presse, leur généralisation aux publications locales ainsi que la création d'un nouveau fonds de soutien pour "l'émergence et l'innovation" des médias. Le "Fonds de soutien à l'émergence et à l'innovation dans la presse", destiné aux "nouveaux médias d'information", a vocation à favoriser leur développement pendant leurs premières années, "souvent décisives pour un nouveau titre", précise le communiqué. Le fonds distribuera des bourses d'un montant maximum de 50 000 euros "pour soutenir dès cette année la création de nouvelles entreprises de presse, imprimée ou en ligne". Il sera doté de 2 millions d'euros en 2016, et davantage en 2017, indique le ministère. Il fournira également des aides aux incubateurs de médias et aux programmes de recherche innovants pour le secteur, pour lesquels des appels à projets seront lancés avant la fin 2016. Sa création a été entérinée dans un décret paru samedi au Journal officiel.
Le texte prévoit par ailleurs un "soutien renforcé et élargi du Fonds stratégique pour le développement à la presse", qui distribue les aides directes au secteur. Ces aides seront revalorisées "pour mieux répondre aux enjeux de modernisation et de développement de la presse", indique le communiqué de la ministre Audrey Azoulay, qui ne précise pas l'ampleur de la hausse. Elles seront également élargies "aux titres de presse en ligne de la connaissance et du savoir et à tous les titres de presse d'information politique et générale, quelle que soit leur périodicité". Le décret prévoit que les mensuels, bimensuels et trimestriels de la presse locale d'information politique et générale, soit une quinzaine de titres, pourront désormais bénéficier de ces aides et de celles du nouveau fonds.
La réforme des aides à la presse avait été engagée par la précédente ministre de la Culture Fleur Pellerin, qui avait déjà étendu l'an dernier une autre catégorie d'aide à la presse à une cinquantaine de titres. Deux conditions avaient alors été posées: ne pas dépasser 300 000 exemplaires et ne pas avoir été condamné pour racisme, antisémitisme ou incitation à la haine ou à la violence au cours des cinq dernières années. L'hebdomadaire Valeurs actuelles, privé de ces nouvelles aides, avait alors décidé de porter plainte contre la France devant la Commission européenne.