Médiamétrie : le ton monte d'un cran entre Fun Radio et ses concurrentes
Cinq groupes de radio accusent Fun Radio (groupe RTL) d'avoir gonflé ses mesures d'audience en conseillant à ses auditeurs de mentir aux enquêteurs de Médiamétrie, ont déclaré les patrons de ces groupes mercredi, ce que Fun a qualifié de "calomnie", annonçant son intention d'engager une action en diffamation. NRJ Group, Lagardère, Skyrock, les Indés Radio et NextRadioTV ont demandé une enquête au Centre d'étude des supports de publicité (CESP ) qui a confirmé dans un rapport remis mardi l'existence de tels messages. L'animateur Bruno Guillon encourageait ses auditeurs, en cas d'appel de Médiamétrie, à répondre qu'ils écoutaient la station toute la journée et exclusivement. Les 5 groupes, dont les patrons ont tenu une conférence de presse jeudi, ont dénoncé ce qu'ils considèrent comme des hausses anormales de part d'audience et de durée d'écoute de Fun depuis 6 mois, alors qu'il n'y a pas eu de changement de grille. "Demander aux auditeurs de Fun de répondre à l'enquête de Médiamétrie aboutit à sur-représenter la radio, car le taux de non-réponse parmi les 126.000 interviews est de 90%" ont souligné le patron du groupe NextRadio TV Alain Weill, qui possède notamment RMC, et Denis Olivennes, patron d'Europe 1. Le CESP a d'ailleurs à d'ailleurs émis "de grandes réserves sur la fiabilité des résultats de Fun Radio et de toutes les radios concurrentes issus des trois dernières vagues et de la vague en cours (avril-juin) à paraître mi-juillet", ont souligné les patrons de radio devant des journalistes. "Et ce n'est que le début du Fungate", a lancé Alain Weill.
Médiamétrie a indiqué avoir lancé une analyse des dernières études. "L'important est de savoir si ces messages ont eu un impact sur les audiences", a expliqué une porte-parole. La vague d'avril indiquait que Fun Radio était la station en plus forte progression, à 7,5% (+0,8 point), son record historique. "On demande aux auditeurs de Fun de manipuler l'étude et de dire qu'ils n'écoutent pas d'autres radios. Ça augmente la durée d'écoute de Fun. Ça a une conséquence sur l'activité commerciale", avait déclaré jeudi matin sur Europe 1 le patron de NextRadioTV, Alain Weill, appuyé par les autres patrons de radios.
Fun Radio : action en diffamation
Fun Radio a dénoncé une "campagne de calomnie orchestrée par ses principaux concurrents". "Suite aux propos calomnieux visant Fun Radio, de nature à porter atteinte à la réputation de l'entreprise, tenus ce matin par messieurs Alain Weill, Jean-Paul Baudecroux et Denis Olivennes sur l'antenne d'Europe 1, Fun Radio représenté par son directeur général Tristan Jurgensen a décidé d'engager une action en diffamation", indique la radio dans un communiqué. "Les faits concernés porteraient sur la matinale de Fun Radio, émission à tonalité humoristique et potache, à destination d'un public jeune, dans laquelle son animateur Bruno Guillon a, à plusieurs reprises, incité ses auditeurs à prendre le temps de répondre aux enquêtes" de Médiamétrie, a expliqué Fun Radio dans un communiqué distinct. "Il n'y a à notre connaissance que trois messages sur une période de 5 mois, de septembre à janvier dernier, qui peuvent être discutables dans leur forme, mêmes s'ils ont été prononcés de façon humoristique", estime-t-elle.