Benjamin et Ariane de Rothschild à la rescousse de Slate
Les banquiers Benjamin et Ariane de Rothschild sont venus à la rescousse du site Slate.fr, déficitaire depuis sa fondation en 2009, selon des informations de Libération confirmées par la direction du site. Les dirigeants du groupe suisse Edmond de Rothschild, qui sont déjà actionnaires principaux du site, vont injecter un total de deux millions d'euros dans le site d'information, a indiqué à l'AFP Jean-Marie Colombani, ancien du Monde et président de Slate. Une première augmentation de capital de 1,15 million d'euros a été réalisée le 20 juin, selon Libération. Cet investissement a été réalisé via leur société personnelle Catleya Finance, domiciliée au Luxembourg, a confirmé Jean-Marie Colombani. Le site garde son modèle gratuit financé par la publicité et la vente de contenus, et le président de Slate devrait donner plus de précisions sur sa nouvelle mouture lors d'une assemblée générale à la mi-septembre. Le site avait déjà pu survivre grâce à des levées de fonds, malgré une chute de son chiffre d'affaires à 950 000 euros en 2015, contre 1,5 million en 2012, à cause de problèmes avec une régie externe. Sa perte s'était creusée à 1,9 million d'euros. Slate espérait atteindre l'équilibre en 2017. Avec ce nouvel investissement, le site change de têtes: l'homme d'affaires et producteur Marc Sillam a remplacé le fondateur Eric Leser à la direction générale. Christophe Carron, ancien rédacteur en chef du Grand journal de Canal+ et ancien de Voici, prend en charge la rédaction en chef du site. Il remplace Charlotte Pudlowski, partie monter un projet de podcasts, comme elle l'a elle-même annoncé sur Twitter. Selon un journaliste du site cité par Libération, une partie de la dizaine de titulaires de cartes de presse du site devraient également profiter de la clause de cession pour quitter Slate, qui emploie 23 personnes. Slate attire chaque mois trois millions de visiteurs uniques, selon des chiffres de l'institut Nielsen cités par sa direction.
Revoir l'interview de Jean-Marie Colombani à #Media