Bruno Le Maire : L'Union européenne doit "innover avant de réguler l'IA"

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Le ministre français de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique Bruno Le Maire a appelé le 1er novembre l'Union européenne à "innover" avant de réguler le développement de l'intelligence artificielle (IA), à l'issue du premier sommet mondial sur les risques de cette technologie organisé au Royaume-Uni. Face aux géants que sont les Etats-Unis ou la Chine, "si l'Union européenne veut rester dans la course de l'intelligence artificielle au XXIe siècle, tous les pays européens doivent mettre en commun leurs forces, leurs compétences, leurs technologies, et investir plus largement et plus rapidement", a-t-il affirmé devant la presse.  L'Union européenne espère conclure avant la fin de l'année le premier règlement au monde visant à encadrer et à protéger l'innovation dans l'IA, même s'il n'entrera pas en application, dans le meilleur des cas, avant 2026.

 "Avant de réguler, nous devons innover. Avant de mettre des obstacles, nous devons donner une impulsion", a défendu Bruno Le Maire, qui avait déjà plaidé lundi avec des ministres italien et allemand pour une approche de l'UE "favorable à l'innovation". "Nous voulons bâtir une IA européenne ouverte, et nous devons pour cela nous appuyer sur de petites entreprises très prometteuses", a-t-il affirmé, citant la start-up française Mistral AI, qui a dévoilé fin septembre son premier programme d'IA générative. Bruno Le Maire a également estimé que l'Union européenne devait se concentrer sur "les usages de l'IA", au lieu d'appliquer directement une régulation sur la technologie à la base des modèles les plus avancés - comme ChatGPT, Bard ou Midjourney. 

 "Nous concentrer sur les risques à court terme"

Le ministre a souligné que la réunion de Bletchley Park, qui a rassemblé pendant deux jours représentants des Etats et géants de la tech, avait été "utile et opportune". La France accueillera la prochaine édition de ce sommet sur la sécurité de l'intelligence artificielle à Paris, après une édition virtuelle dans six mois en Corée du Sud. D'ici là, "nous devons nous concentrer sur les risques à court terme, comme la désinformation", l'impact de l'IA sur l'emploi, et la concentration de la technologie entre les mains d'une poignée d'acteurs privés, a-t-il souligné, car "cela n'est pas compatible avec les intérêts des citoyens et des Etats". L'entreprise américaine Nvidia, spécialiste des processeurs graphiques ultra sophistiqués qui sous-tendent le fonctionnement de logiciels comme ChatGPT, produit la quasi-totalité des puces disponibles sur le marché, a-t-il rappelé.

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