"Je crois beaucoup à la spontanéité " - Delphine Dauge (SGK Paris - ADC)

Delphine Dauge

A la tête de SGK Brandimage Paris et de l''Association Design Conseil (ADC), Delphine Dauge nous raconte sa semaine. 

On lui parle au téléphone alors qu'elle s'apprête à s'envoler pour Bilbao ce vendredi. Delphine Dauge, à la tête de SGK Brandimage Paris depuis quatorze ans, et plus récemment celui d'Amsterdam, et de l'Association Design Conseil (ADC) depuis trois ans, s'est prêtée à l'exercice de la "Semaine vue par ...". Une rubrique publiée tous les vendredis dans la "CB+ - le plus d'infos par CB News", la newsletter quotidienne qui arrive à l'heure du thé. Cette experte de la marque, de la communication, du design et du luxe à travaillé chez Saatchi & Saatchi, Publicis Conseil, W - Havas et Leo Burnett. Elle accompagne les marques françaises à l’international - dans des problématiques de valorisation et de transformation -  comme Air France, CMA CGM, Société Générale, Skyteam, Accor, Raffles, M Gallery, Club Med, HX expeditions, Grand Marnier, Lallier, Campari …

Belle semaine pour l'Association Design Conseil (ADC) que vous dirigez avec la 8e édition de "In Design We Trust", avec un thème "Faites-moi du nouveau" : pourquoi ce choix ?

Delphine Dauge : l’objectif de "In Design We Trust" est de créer un moment de partage sur un thème qui soit le reflet d’une tendance. En phase avec l’actualité et qui permette de partager un regard design. Il faut que ce soit le prétexte d’un moment créatif et récréatif. Récréatif dans le sens de la liberté avec des points de vue très personnel. Je crois beaucoup à la spontanéité. A l'élan premier. Le design c'est cela aussi... Après les thèmes "Liberté" puis "Chaos", nous avons été enthousiastes autour de l’idée de "Faites-moi du nouveau". Les marques, la société nous demandent de faire du nouveau, mais c’est quoi faire du nouveau ? Est-ce que le nouveau existe ? Ne fait-on pas du neuf avec du vieux ? On recycle, on demande à l’IA du neuf et si un truc nouveau était le fruit du hasard…Tout est permis dans les prises de parole sur scène, ou presque, mais il faut respecter le timing de 5 minutes chrono. Et pas une de plus ! 

Quatorze talks d'agences autour de la nouveauté. Qu'est-ce qui vous a étonnée dans leurs visions ?

Delphine Dauge : bravo à tous les créatifs qui nous ont impressionnés, passionnés et captivés pour cette nouvelle édition ! Les sujets libres sur la nouveauté nous ont fait par exemple découvrir comment la légende Godzilla a surfé sur la nouveauté au cours de son histoire. Certaines équipes disent "non" à l’absurde et encouragent l’innovation en célébrant le sens du bon, du bien et du bon, en se posant la question " Qui du neuf ou de l'ampoule arrive le premier ?", en explicitant le rôle de l’innovation : simplifier la complexité et révolutionner le monde, en demandant à "Siri, fais-moi du neuf" pour démontrer que l’erreur est source de nouveauté… D’autres nous ont régalé avec leur lexique des nouveaux mots du design du Fourzitout, Expectinction, à la Salomonelle en passant par la mention JPP… Ce fût aussi l’occasion d’apprendre que "everything old, is new again" et de prendre un cours sur l’empâtement de la typo Garamond, de nous interroger sur la phénoménologie du rond. Nous avons écouté la nouveauté à partir du quotidien et reconnu les quatre accords magiques qui rythment les chansons les plus connues. Certaines équipes ont choisi de nous parler de leur métier, de décrire de façon drôle les prises de brief, ont élaboré le guide de l’illusionniste, ont défini l’anatomie de la nouveauté en analysant l’énergie créative des créatifs. [ndlr : Vous pouvez visionner tous les talks par ici]. 

Vous avez invité deux écoles une nouvelle fois : E-Artsup et Intuit-lab. Sont-ils différents de leur approche parce que "jeunes" ?

Delphine Dauge : Willy Albouy et Ludivine Fossey des écoles e-artsup et  Intuit-lab ont été formidables, dans la réflexion de leur discours et dans la mise en scène, en convoquant Steve Jobs à travers sa keynote "Faut-il être nouveau pour faire du nouveau ?". Ils ont choisi de nous interpeller, nous, "old senior designers"... Avec une invitation "Ayez l’audace de faire du nouveau !"

Outre cet évènement, qu'est-ce que vous appris/vu d'intéressant dans la rue, les magasins, la télé, chez des copains concernant votre métier ...Votre "+" en quelque sorte

Delphine Dauge : "Corpus" de Jacquemus à la soirée des Puces ! Les Puces sont une source infinie d’inspiration, un lieu où l’histoire et la créativité se rencontrent. Et Isabelle Carré magistrale dans la "Serva Amorosa", une pièce de Goldoni du XVIIIe délicieusement moderne sur le jeu social et la place des femmes… Et encore Catherine Hiegel qui a joué la servante pendant des années signe la mise en scène, transmet le flambeau et montre la sororité.

Et ce qui vous a froissé ? Votre " - " ...

Delphine Dauge : Le mouvement "tradwife"...Comment ce mouvement de femmes traditionnalistes qui prône la soumission à leur mari devient un phénomène sur les réseaux sociaux régit par des influenceuses antiféministes.

En général le vendredi, votre we est planifié ? un peu, pas du tout ...

Delphine Dauge : en général, mes weekends ne sont plutôt pas du tout planifiés...Sauf expositions, spectacles ou soirées, ils commencent toujours par le marché. Mais ce weekend, il est organisé, je vais à Bilbao visiter le Guggenheim, découvrir la côte et profiter de la gastronomie basque. 

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