Petites graines et grands sports
Cette semaine je suis allé à Roland Garros. Oh, je sais, il n’y a pas de quoi se vanter, on était des dizaines de milliers dans le même cas. Oui, mais comme j’aime bien me vanter, j’ajoute que j’étais invité par un très grand annonceur français, dans les loges et que j’ai dîné avec la crème de la crème de la pub, du marketing et de la communication française. Là, il y a déjà moins de monde pour dire : « moi aussi ». Et si vous croyez que je vais vous détailler tout ce qu’il s’est dit autour de cette prestigieuse et joyeuse table, vous vous trompez. D’autant qu’à l’heure où vous lirez ces lignes, je serai sur le circuit des 24 heures du Mans sans doute en compagnie de fameux autres invités et d’un public fous. Mais pourquoi vous racontai-je ma vie sportivo-mondaine, me direz-vous ? Surtout si c’est pour ne révéler aucun secret de loge. Parce que, si l’on m’invite en si bonne compagnie, c’est qu’au-delà du sport, ces arènes sont des terrains de jeu pour les marques. Et que c’est peut-être un peu pour cela que je suis là, à la tête de CB News, à vous entretenir de sujets de com. Car, j’espère ne pas vous l’apprendre, le sport automobile est la première discipline à avoir autorisé le sponsoring extra-sportif, en 1968, en Formule 1. Et pour le gamin que j’étais (aucun commentaire, merci) c’était extraordinaire de voir le rouge et or d’un cigarettier (fumer tue, mais à l’époque la F1 aussi), le blanc et doré d’un parfumeur ou les rubans multicolores d’une marque d’apéro embellir les bolides. Mais c’est quand je ne reconnaissais pas le sponsor que cela m’intriguait le plus. Trouver la réponse sans internet pouvait être assez compliqué. C’est ainsi que j'ai commencé à m’intéresser aux marques. Et je n’entre jamais dans une enceinte sportive sans les détailler. Un réflexe que n’ont peut-être pas les enfants d’aujourd’hui. C’est pourtant ainsi qu’on sème des graines qui peuvent faire naître des passions. Pensez-y, compagnons de table. Et vous tous, chers lecteurs.