Après la science-fiction
Il n’aura pas fallu attendre longtemps. Bing est dingue. Oui, le moteur de recherche que Microsoft était si fier de marier avec le fameux Chat GPT, est à la masse. Au cours d’une longue conversation avec un journaliste du New York Times, la machine a, entre autres, déclaré son amour à son interlocuteur avant de partir en vrille. Ladite IA peut aussi devenir agressive dans ses réponses dès que l’on suggère qu’elle perd les pédales. Évidemment cela va rappeler à quelques-uns d’entre nous 2001 L’Odyssée de l’espace, le film de Stanley Kubrick (oui chers juvéniles lecteurs, il fut un temps où 2001 était de la science-fiction) quand l’ordinateur Hal devient fou. Sauf qu’on est maintenant, c’est-à-dire après la science-fiction, si vous voyez ce que je veux dire. Et ces expériences risibles sont légèrement préoccupantes. Si l’on se souvient qu’il y a cinq ans, on accusait les moteurs de recherche de flatter les plus bas instincts avec leur système d’autocomplétion qui suggéraient des réponses racistes, sexistes ou conspirationnistes, on se dit que l’on n’a pas tellement progressé depuis. Ce qui n’est au fond pas si surprenant que ça. Quelqu’un m’a fait remarquer l’autre jour que l’expression « intelligence artificielle », était traduite de l’anglais, langue dans laquelle le mot intelligence veut aussi dire « renseignement ». Autant dire qu’on est loin de la subtilité des raisonnements de nos beaux cerveaux capables de discerner les bêtises des machines comme celles de nos congénères. À ce propos, je viens d’apprendre que Rupert Murdoch et sa chaîne Fox News n’avaient jamais cru un mot des accusations de vol des élections de Donald Trump, mensonges qu’ils ont pourtant propagés avec une application et une énergie remarquable. En matière de duplicité, les ordinateurs — fous ou non — ont encore beaucoup à apprendre.