Pauses déj, café, thé, goûter... incontournables au boulot

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Très rares sont les personnes qui n'apprécient pas les pauses. Comme la récré quand on est petit, la pause déjeuner, café etc. est bien plus importante qu'on ne le pense. "C'est un pilier de bien-être et de sociabilité indispensable dans la journée des travailleurs" précisent les auteurs d'un étude d'Opinionway pour innocent (1) . Elle est jugée essentielle sur le plan mental (81%) et sur le plan physique (76%). "Elle permet de parler d'autre chose que du travail avec ses collègues (81%) et contribue à la bonne ambiance dans l’équipe (81%)" dévoile cette étude. Les pauses seraient même synonymes de productivité  car près de huit actifs sur dix estiment que sans elles, ils "seraient moins efficaces dans leur travail". C'est encore plus vrai pour ceux qui télétravaillent (82% vs 70% pour ceux non-éligibles) et les salariés du public (81% vs 74% dans le privé).La pause alimentaire constitue un "rituel sacré" pour 74% des actifs ...Dont 52% au moins une fois par jour et 20% plusieurs fois par jour. Pour une majorité, cette pause alimentaire permet de "relâcher la pression de la journée (64%) et de prendre l’air (53%)" continue l'étude, "moment avec les autres (33%), mais aussi pour soi, la pause alimentaire offre aussi bien la possibilité de surfer sur les réseaux sociaux (24%), d’établir des plans pour le week-end à venir (15%) que de gérer les urgences du quotidien (29%)". On préférerait le sucré au boulot. En priorité des carrés ou des barres au chocolat, des bonbons ou gâteaux (36%), des viennoiseries (31%) et des fruits qu’ils soient secs, frais ou en compote (31%). Que l'on combine avec une boisson. Si les boissons chaudes sont populaires (48%), les jus (19%, 28% parmi les moins de 35 ans) et smoothies (6%, 11% parmi les jeunes) plaisent aussi. Le combo gagnant est ainsi composé d’une boisson chaude et de fruits (11%). Pour 69%, elles permettent de permettent de "mieux tenir entre deux repas". La pause alimentaire est aussi reconnue pour sa contribution aux performances professionnelles : elle rendrait plus productif (29%) et créatif (15%).

"C'est bon pour toi " dit la science

Sylvie Chokron, neuropsychologue et directrice de recherches au CNRS a analysé ce qui se passe dans notre cerveau pendant ces pauses...Elle explique que "dans les années 1990-2010, on pensait que pendant les pauses le cerveau était en arrêt. Or, on s’est rendu compte ensuite grâce à l’imagerie cérébrale que le cerveau fonctionne encore plus lorsqu’il n’est pas sous la contrainte". Il se passe même une multitude de choses. "Le vagabondage mental est essentiel pour lier les informations entre elles" poursuit-elle, "les encoder, graver les souvenirs…C’est pendant ces moments de pensée non contrainte que le cerveau va mettre en lien toutes les informations qui ne seraient jamais liées sinon. C’est pendant ces moments-là qu’on est le plus créatif". Sylvie Chokron prône la neurodiversité. "Il n’y a pas une façon universelle de faire une pause : cela dépend de la particularité de chacun. Pas de règles en matière de pause : nous avons tous un cerveau et des facultés différentes. Ce qui est important c’est de maintenir une forme de curiosité par rapport à de nouvelles pratiques et expérimenter de nouvelles choses. Ces nouvelles pratiques peuvent ensuite devenir des habitudes". La pause est aussi un moment d’introspection, qui répond à nos propres besoins. "On ne s’autorise plus à faire des pauses...Cela vaut pour les jeunes mais pas que. L'ambivalence entre le besoin et la volonté de faire des pauses et le fait de combler le vide pour ne pas vivre ce moment-là. Par exemple en utilisant son smartphone, en mangeant devant son ordinateur... Car la pause peut faire peur, car la pause est notre moi profond d’un niveau cérébral" poursuit la scientifique. Si la pause alimentaire est avant tout vécue comme un moment de plaisir, c’est aussi parce qu’elle permet de s’accorder un moment de détente dans un contexte professionnel qui peut être harassant. Elle conseille "de faire des pauses avant d’en avoir besoin. De se les programmer. Peut-être avec des aliments "doudous"  qui font du bien au cerveau". On est d'accord avec la science...

(1) Cette étude a été réalisée auprès d’un échantillon de 839 personnes actives, représentatif de la population française active âgée de 18 ans et plus. Les interviews ont été réalisées par questionnaire autoadministré sur système CAWI (Computer Assisted Web Interview) du 1er au 5 juin 2022.

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