Dali et les taxis
Vous vous souvenez de ce film de science-fiction approximative, « I, Robot » ? Mais si, avec Will Smith qui se battait seul ou presque contre une nuée de robots habituellement serviles et subitement devenus méchants ? Pas un chef-d’œuvre, mais si je vous en parle, c’est parce que cette semaine, à San Francisco, il s’est produit une scène qui y fait penser. Soudainement, quelques-uns des taxis autonomes récemment mis en service dans cette ville, se sont regroupés au milieu d’une rue et sont restés immobiles, bloquant la circulation. Une sorte de manif de robot taxi provoquée par un bug. Pas de morts, ni de blessures pour les humains, mais une jolie pagaille crée par l’AI. À mon avis une première mondiale. Le début d’un autre monde. Celui dans lequel il y a aussi un programme baptisé Dall-E (en hommage à Dali et Wall-E, autre film de robot), dont la presse a parlé cette semaine et qui est capable de générer une image à partir d’un texte. On connaissait déjà le logiciel qui pouvait légender tout seul une photo, mais là c’est encore mieux. On lui demande de dessiner des chaussures vertes posées sur un frigo rouillé mauve des années 50 (ne me demandez pas pourquoi merci) et hop, il te sort une image. Pas une compilation de photos trouvées sur Google, non, une vraie création qui peut ressembler à une photo, à un dessin, à un à primitif flamand ou à n’importe d’autre. Épatant, non ? On verra bien quelles applications seront faites de ce logiciel. Pour le moment, il n’est pas accessible à tous parce que ses créateurs cherchent à déterminer comment éviter de l’utiliser comme propagateur de fausses preuves et autres mensonges numériques. Car le danger de l’intelligence artificielle est moins de menacer les humains que de décupler la bêtise naturelle. Et ça, mon petit Dall-E, c’est un problème qui te dépasse.