Après en vrai
L’autre jour, je discutais avec un type - charmant mais ce n’est pas le sujet — de la façon dont nous avions traversé les confinements successifs. Et je lui racontais que nous à CB News, nous avions produit un numéro spécial, entièrement à la maison, sur le thème du « Monde d’après ». Comment nous avions eu cette idée avant tout le monde alors que le magazine était sorti après tout le monde etc. Il m’écoutait poliment (ai-je précisé qu’il était charmant ?) lorsqu’il me demanda si depuis, j’avais relu les prédictions que nos invités avaient formulées alors. Et j’ai avoué un peu bêtement que non. Ce numéro de mai 2020 est celui qui est le plus cher à mon cœur parmi les 102 que nous avons publié à ce jour. Il trône dans ma bibliothèque avec cette superbe photo d'Olivier Roller d'une statue romaine brisée, mais il est vrai que je ne l’avais pas rouvert depuis 2 ans. Alors je l’ai fait. J’ai retrouvé ce que publicitaires, écrivains, journalistes, patrons, créatifs et autres avaient écrit, dessiné, illustré. Cela reste beau et émouvant. Parfois naïf, idéaliste ou irréaliste. Les intuitions des plus optimistes ne se sont souvent pas matérialisées mais les craintes des pessimistes non plus. Évidemment, on ne pouvait pas prévoir que Poutine allait déclencher un chaos anachronique, nous replongeant dans une inquiète incertitude. C’est tout le paradoxe de notre temps : On trouve des solutions contre les virus mais on ne sait toujours pas calmer un dictateur russe.