Covid-19 : quel impact sur le e-commerce français ?
94% des sites de e-commerce sont toujours ouverts malgré la crise sanitaire liée au Covid-19. C'est ce qu'indique une étude de la FEVAD, la Fédération du e-commerce et de la vente à distance (600 entreprises, plus de 800 sites internet) qui souhaitait comprendre quel était l'impact de ce virus sur le e-commerce Français et la façon dont les ventes, de façon indirecte avaient reculé.
Si nos magasins préférés sont, pour la plupart fermés, ne pouvant accueillir du public et n'ayant pas été considérés comme essentiels par le gouvernement à l'heure actuelle, bon nombre d'enseignes parviennent toutefois à garder la tête hors de l'eau. En effet, selon le dernier rapport de la FEVAD, 94% des sites de e-commerce sont toujours ouverts pendant le confinement, même si plus d’un tiers d’entre eux ont été contraints de réduire leur activité. Aussi, les enseignes magasins sont deux fois plus nombreuses (8%) que les pure-players (4%) à avoir interrompu leur activité e-commerce.
Les sites majoritairement ouverts mais les ventes chutent
Ainsi, même si les sites enregistrent de nombreuses commandes de la part des internautes, 76% des sites étudiés par le rapport ont enregistré un recul des ventes (depuis le 15 mars). Et pour la moitié d’entre eux, ce recul est de plus de 50% avec la mode et l’équipement de la maison parmi les catégories les plus touchées (bricolage en bonne voie cependant). Aussi, seuls 18% de ces sites ont un chiffre d’affaires en hausse, avec parmi les achats les plus fréquents et en hausse, les références alimentaires (via le drive notamment), la téléphonie-informatique, sans oublier les produits culturels et éducatifs. Enfin, les sites marchands sont nombreux à déclarer avoir déjà fait face à des difficultés d’approvisionnement (40%) avec 48% d'entre eux s’attendant à ce que cela se produise.
Les e-commerçants s'adaptent et modifient les livraisons
A situation inédite, mesures appropriées pour les e-commerçants. Ces derniers étant souvent dans l'impasse, ont en effet choisi d'adapter l’organisation du travail pour maintenir leur/s activité/s. Alors que 82% des entreprises pratiquent le télétravail, 66% d'entre elles ont recours au chômage partiel et 22% ont fermé certains sites. Outre l’impact sur les ressources humaines, la FEVAD observe également des perturbations sur la partie logistique; autant du côté des entrepôts, que des prestataires logistiques. Conséquences; les délais de livraison s'en voient affectés. Alors que 85% des sites notent un allongement des délais pour livrer les colis aux cyber-acheteurs pour ne pas perdre en attractivité, 29% d’entre eux ont enregistré de nombreuses annulations de commandes. Organisation similaire pour ceux qui passent par des points retraits : 1/3 des sites proposent la gratuité ou des frais réduits pour la livraison des commandes à domicile. Enfin, la majorité des sites propose aujourd’hui un allongement du droit de rétractation en offrant aux clients la possibilité de retourner les produits dans un délai de 30 à 60 jours, contre 14 jours en temps normal. Cela afin de tenir compte des limitations de déplacements imposées par le confinement.
Des perspectives économiques incertaines
Si le plan gouvernemental de soutien aux entreprises semble être bien accueilli par une majorité des e-commerçants, le jugeant globalement satisfaisant, l’inquiétude domine malgré tout, chez les professionnels : ils se questionnent sur les perspectives d’avenir. La preuve en est qu'à la question « Si la situation de confinement devait durer au-delà d’un mois combien de temps pensez-vous que votre entreprise pourrait résister économiquement ? », près de 40% des entreprises estiment ne pas pouvoir résister économiquement plus de trois mois. Et que 20% d'entre elles préfèrent ne pas se prononcer. Néanmoins, les entreprises du e-commerce font preuve de solidarité. À ce sujet d'ailleurs, 40% des cyber-marchands ont mis en place, sinon vont mettre en place des mesures en ce sens; principalement orientées en direction des personnels de santé.
Méthodologie : Enquête réalisée auprès de 136 sites de e-commerce, entre le 23 et le 25 mars 2020 et auprès des acteurs du B2C, du B2B et du C2C.