Transformer Télé-Loisirs en ‘’plateforme d’immersion dans l’entertainment’’
« Chez Prisma Media, notre ambition c’est d’avoir des médias, des contenus, des services d’avance… ». Le président du groupe Rolf Heinz présentait ainsi jeudi matin le nouveau positionnement de sa marque Télé-Loisirs qui se revendique dorénavant « la plateforme d’immersion dans l’entertainment ». Le titre ambitionne en effet de se transformer en média dédié au divertissement sur tous les types d'écrans, avec la production de contenus dans de nouveaux formats sur les séries, le sport ou le cinéma. Si le print a vu en septembre dernier ses rubriques séries, cinéma et pop culture s’enrichir, et que des nouveautés sont à attendre pour le début 2019, c’est sur la Toile que Télé-Loisirs enfile les gants, prêt à en découdre. Selon Thierry Masclot, rédacteur en chef du pôle TV-Entertainment de Prisma Media, il s'agit de faire de Télé-Loisirs « le guide de tous les loisirs, de la télé à Netflix ou Amazon Prime et Instagram TV ». Le titre a ainsi redoublé d’efforts pour couvrir l’actu de Netflix, produisant au passage plus de 100 contenus dédiés par mois. Il misera également sur les commentaires en direct de matchs de foot et/ou de grands événements sportifs. Un contexte qui va également permettre à Télé-Loisirs de développer de « nouvelles écritures » en boostant sa production vidéo (pour l’heure, 300 par mois) et en se lançant dans celle de podcasts, tout en créant une rubrique dédiée à des contenus VR, AR et 360 qui dans un premier temps sera nourrie par la curation de contenus, avant d’être produit en interne, à termes. « Notre plateforme Télé-Loisirs se veut connectée aux envies de ses audiences », insiste M. Masclot. « Pour début 2019, nous travaillons au lancement d’un nouveau produit numérique de personnalisation de l’expérience », annonce-t-il.
Des projets print
Mais Prisma Media n’en perd pas moins sa culture print avec le lancement dès le 21 novembre d’un mook trimestriel consacré au feuilleton quotidien de France 3 « Plus Belle La vie ». Le 19 novembre, Télé-Loisirs laissera même ses clés à des influenceurs stars pour la réalisation de l’hebdo. Il annonce également une réflexion autour de 7 projets. « Combien verront le jour ? Je dirais 5 », s’est contenté de dire Rolf Heinz sans plus de détails. Quoi qu’il en soit, selon le dirigeant, les revenus numériques du groupe devraient augmenter de 30% cette année, ceux de son pôle télé et entertainment (qui pèse 40% de l'activité de Prisma Media) « sont en croissance dans un marché de la presse magazine en recul de 9% ».
Ni projet de cessions ni de rachats
En outre, Prisma Média, qui s’est séparé avant l’été de l’hebdo VSD, ne prévoit pas de céder de nouveau titre ni ne projette d'acquisition de magazines, alors que le secteur est en pleine recomposition en France, a indiqué son président. « Nous n'avons pas de projet de cession », a-t-il assené. Parallèlement, le groupe n'envisage pas non plus d'acquérir de nouvelles marques média, a-t-il affirmé, alors que de nombreux titres sont en train de changer de mains dans la presse magazine. « Là où cela pourrait être possible, nous sommes déjà leader ou co-leader »… A quoi bon. « Nous sommes concentré sur le développement de nos assets », justifie-t-il. D'après lui, les transactions en cours dans le secteur sont surtout l'œuvre « d'acteurs qui cherchent des retours sur investissement en menant de profondes restructurations » alors que Prisma Media, selon lui, fait preuve d'une « grande stabilité et cohérence en termes d'actionnariat, de direction et d'équipes ». Toutefois, « Nous sommes ouverts à des partenariats multiples, mais pas au travers d'acquisitions d'autres marques médias", a conclu le responsable. Puis, interrogé sur le rachat du groupe Mondadori par Reworld Medi, M. Heinz y voit plutôt un « bon signe » pour le secteur de la presse en France, car « c'est bien qu'il y ait des investisseurs nationaux et internationaux qui s'intéressent à la presse magazine, cela montre que c'est un secteur innovant et qui se développe ».