Une alliance Tapie-Hersant pour sauver GHM
Derniers lambeaux de l'empire Hersant lourdement endetté, les titres de presse de l'Outre-mer et du Sud-est pourraient échapper au démembrement grâce à une alliance surprise de la famille avec Bernard Tapie pour en reprendre l'intégralité. Alors que des repreneurs potentiels sont sur les rangs pour reprendre tout ou partie du pôle Sud-Est du groupe ou son pôle Antilles-Guyane, Bernard Tapie pourrait être le chevalier blanc. La famille Hersant et l'homme d'affaires ont ainsi fait une offre commune à hauteur d'une "cinquantaine de millions d'euros" pour racheter les créances des banques et reprendre les activités restantes, selon une source proche du dossier. Le président du tribunal de commerce de Paris a demandé vendredi "que cette offre soit finalisée dans les 15 jours", soit d'ici le 8 décembre, a dit cette source. Elle porte donc sur les titres de la région Provence-Alpes Côte d'Azur (La Provence, Nice-Matin, Var-Matin et Corse Matin) et ceux des Antilles et de Guyane (France-Antilles Guadeloupe, France-Antilles Martinique et France-Guyane).
Fortement endetté, le Groupe Hersant Média (GHM) a mené d'intenses discussions avec ses 17 banques créancières pour trouver un accord sur sa dette, qui atteindrait 215 millions d'euros. Grâce à son alliance, le groupe Hersant éviterait une vente à la découpe à laquelle son patron, Philippe Hersant, est hostile. Plusieurs repreneurs potentiels sont en effet sur les rangs pour le pôle sud-est du groupe à l'image de François Pinault.
L'homme d'affaires franco-libanais Iskandar Safa, conseillé par Etienne Mougeotte, serait positionné pour une reprise de Nice-Matin et Corse-Matin, sans La Provence. L'ancien président du directoire de Sud-Ouest, Bruno Franceschi, a de son côté dit lundi à l'AFP avoir envoyé une lettre d'intention la semaine dernière pour une offre "dans une fourchette de 7 à 11 millions d'euros" pour reprendre l'ensemble des activités du groupe dans les Antilles et en Guyane.