Les applis de notations alimentaires en voie de régulation ?
Les applications de notation alimentaire ont fait leur place dans les téléphones et les usages. Ces "tuteurs", comme la désormais très installée Yuka, devraient-elles être régulées ? Le groupe de réflexion Terra Nova estime, en effet, que ces applications "devraient être régulées et soumises à des évaluations scientifiquement reconnues, en particulier concernant les recommandations qu'elles adressent à des patients (diabétiques, etc.), lesquelles encouragent une prescription de nature médicale", écrit Suzanne Gorge, responsable du mécénat de Terra Nova, dans cette note rédigée en collaboration avec Marc-Olivier Padis, directeur des études du groupe. Ces applications "font partie intégrante du secteur de l'alimentation", indique encore Terra Nova, qui rappelle "avoir accompagné consommateurs et industriels dans un mouvement d'amélioration nutritionnelle de l'alimentation, elles s'orientent aujourd'hui vers des recommandations basées sur des critères environnementaux et sociaux, en réponse aux besoins exprimés par les utilisateurs". Créée en 2012 et alimentée par les consommateurs, la base de données française sur les produits de grande consommation Open Food Facts a permis, grâce à sa gratuité et au nombre d'articles référencés, à de nombreuses applications de voir le jour. Mais des critiques existent quant à "la rigueur scientifique des systèmes de pondération", qui permettent de noter les produits selon différents critères, "la fiabilité des données utilisés" ou encore "la transparence des algorithmes", pointe Terra Nova. En outre, il est "également essentiel de connaître le modèle économique de ces applications et de contrôler davantage la manière dont elles gèrent des données personnelles de leurs utilisateurs. Qu'il s'agisse des habitudes alimentaires détaillées des consommateurs, de leurs informations médicales ou de celles liées à leur pratique religieuse, ces données sont personnelles, doivent rester confidentielles et ne peuvent être transmises sans l'accord explicite des individus", estime encore le groupe de réflexion.