Reworld Media va racheter Mondadori France pour 70 millions €
Après des mois de tractations, c’est dans un communiqué lundi que Reworld Media annonce qu’il vient de conclure un accord avec le groupe italien Mondadori pour l’acquisition de 100% du capital de sa filiale française, n°3 de la presse magazine dans l’Hexagone, tout en devenant actionnaire à hauteur de 8-10% de sa maison-mère. L’éditeur de notamment Auto Plus, Pleine Vie, Top Santé, Biba, Grazia, Closer, Télé Star, Le Chasseur Français ou encore Science et Vie se retrouve ainsi valorisé à 70 millions € auxquels pourront s’ajouter 5 millions d’euros dans la mesure où Reworld Media réaliserait de bonnes performances en 2020. Une opération qui comprendra une partie en cash, 60 millions d’euros, et une partie issue de l’émission de nouvelles actions Reworld Media souscrites par le groupe italien, soit 10 millions d’euros. Le nouvel ensemble permettrait de dégager un EBITDA annuel de « plus de 35 millions d’euros », estime Reworld Media dans son communiqué (26 M€ pour Mondadori France selon des données de 2017 et 11 M€ pour Reworld Media au 31 décembre 2018). Le duo pourrait alors revendiquer plus de 50 marques media dans l’édition magazine et digitale, plus de 1 100 collaborateurs répartis dans 11 pays et « un volume d’activité annuel proche de 500 millions d’euros ». Reworld Media possède notamment Marie France, Be, Le Journal de la Maison, Maison&Travaux, Mon jardin & Ma Maison, Gourmand, Auto Moto ou encore Télé Magazine. Il deviendrait ainsi le numéro un français du secteur.
Coté calendrier et dans l’hypothèse où le groupe Mondadori exercerait la promesse d’achat, « les parties concluraient un protocole d’acquisition sous conditions suspensives », comme notamment l’autorisation délivrée par l’Autorité de la concurrence, explique Reworld Media, alors que les instances représentatives du personnel en France « seront préalablement informées et consultées sur l’opération envisagée ».
Depuis plusieurs mois déjà, cette vente suscite l'inquiétude des salariés de Mondadori France, estimant que le projet mettrait en danger 700 emplois, en plus des centaines de pigistes. Ils ont d’ailleurs mené en décembre un mouvement de grève et conduit plusieurs actions pour tenter de sensibiliser les pouvoirs publics à leur cause. Ils reprochent ainsi à Reworld Media d'avoir construit son modèle sur la « confusion entre espaces publicitaires et contenus éditoriaux ». Reworld Media a assuré de son côté que cette acquisition visait « à développer un groupe de média international majeur, détenteur de marques média qualitatives à fort potentiel, ainsi qu'à associer des compétences complémentaires (...) afin de faire face aux défis du nouvel environnement de marché ».