Bilan RSF 2024 : La guerre entre Israël et la Palestine est la plus meurtrière pour les journalistes
Le nombre de journalistes mort dans ce conflit est un record depuis 5 ans, selon l'association.
La guerre entre Israël et la Palestine est la plus meurtrière pour les journalistes en fonction, selon le bilan 2024 de Reporters sans frontières (RSF). Cette année, sur les 54 professionnels des médias tués, ils sont un tiers à être mort par les forces armées israéliennes. Depuis octobre 2023, date du début du conflit avec le Hamas, plus de 145 journalistes ont été tués par l’armée israélienne. Un record depuis 5 ans. L’association estime qu’au moins 35 professionnels ont été ciblés ou tués dans ce conflit en raison de leur travail. “RSF continue d'enquêter sur la mort des journalistes pour dénoncer un ciblage et a déposé quatre plaintes auprès de la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre commis contre les journalistes par Israël.” Derrière la région du Proche-Orient, l’Asie est la deuxième région la plus dangereuse pour les journalistes. Ils sont 7 journalistes à avoir été tués Pakistan et 5 lors des manifestations au Bangladesh. Le nombre de journalistes tués en raison de leur travail dans des zones de conflit atteint un niveau record (57,4 %) depuis cinq ans, soit 57,4%. Les zones concernées se situent au Proche-Orient, en Irak, au Soudan, en Birmanie et en Ukraine.
La part de journalistes emprisonnés est en hausse de 7,2% sur un an, pour atteindre le nombre de 550 personnes incarcérées. Selon le rapport, cette augmentation est due à huit journalistes emprisonnés en Russie et surtout 17 en Israël. La plus grande prison de journaliste au monde reste la Chine (124, dont 11 à Hong-Kong), suivie de la Birmanie (61), Israël (41) et le Bélarus (40). Autre que les incarcérations, les prises d’otage concernent 55 professionnels des médias dont 2 ont été enlevés au cours de l’année 2024 par les Houthis au Yémen. Près de 70 % des journalistes otages se trouvent en Syrie. “L’effondrement du régime de Bachar al-Assad ouvre une fenêtre d’espoir pour le journalisme.” Près de 45% des journalistes sont également victimes de disparitions forcées. Le Mexique concentre plus de 30 % des cas de journalistes disparus.
Depuis 1995 "faire bouger les lignes"
“Nous devons faire bouger les lignes, nous rappeler, nous citoyens, que c’est pour nous, pour nous informer, que les journalistes meurent. Continuons à compter, à nommer, à dénoncer, à enquêter, à faire en sorte que justice soit faite. La fatalité ne doit jamais triompher. Protéger ceux qui nous informent, c’est protéger la vérité”, soutient Thibaut Bruttin, directeur général de RSF. Depuis 1995, l'ONG dresse le bilan annuel des exactions commises contre les journalistes, à partir de données établies entre le 1er janvier et 1er décembre de l’année de publication. Le décompte total du bilan 2024 intègre les journalistes professionnels et non professionnels, ainsi que les collaborateurs de médias.