Ode au like
Je viens de recevoir une intéressante proposition pour participer à un atelier sur le thème « Écrire pour être lu et liké ». Vous comprendrez naturellement qu’une telle proposition ne peut être négligée par quelqu’un qui écrit tout le temps dans le seul but d’être liké. Mais oui, on vous fait croire que l’on cherche à vous informer, à vous élever et parfois à vous distraire, mais en fait le seul moteur de notre activité, à nous journalistes, c’est d’être likés par le plus grand nombre. Et à en lire l’argumentaire de ce cours qui sera dispensé par un confrère de l’Obs, c’est loin d’être gagné d’avance puisque le prospectus numérique indique que « 1 personne sur 3 passe moins de 15 secondes à lire un article sur le web, et un utilisateur ne consomme en moyenne que 20 % à 25 % du contenu d’une page ». Même si c’est un article de qualité publié dans un grand journal de référence comme le Monde ou le Figaro. Alors des élucubrations un dimanche dans CB News, vous imaginez… Comme je ne suis pas encore inscrit à cette formation, je ne sais pas trop ce qu’il faut faire pour que, toi qui me lis, tu acceptes de passer encore quelques secondes avec cette prose fondamentalement inintéressante. Et surtout, pour qu’une fois lu le dernier mot, tu te précipites sur ton réseau social préféré pour afficher un joli pouce levé sous cet article. Je pourrais certes vous faire part de mon humeur à propos de la Situation, avec un grand S. Mais un je-ne-sais-quoi me laisse penser que ça ne va pas déchaîner les partages. Faute de meilleure idée, je tente un « Like, je le veux ».