Mention en passant
Il y a des années, dans un monde pas si différent du nôtre, un hebdomadaire nommé Communication CB News publia un numéro dans lequel tous les termes anglais du monde la publicité et de la mercatique étaient traduits en français. Il s’agissait alors de saluer l’entrée en vigueur de la loi Toubon – du nom du ministre de la Culture de l’époque qui était caricaturé en Jeanne d’Arc sur la Une – imposant la traduction systématique des mots en langue étrangère dans les messages publicitaires. C’était il y a près de 30 ans et je n’ai pas l’impression qu’on ait beaucoup progressé en la matière. J’ai lu cette semaine dans The Guardian (oui, il m’arrive de lire The Guardian) que l’Académie française s’inquiétait de l’envahissement de l’anglais dans l’espace public. Et que dire d’une candidate à la présidentielle qui, dans un concours de nationalisme, affirme qu’elle interdira l’anglais dans la pub si par malheur elle devait être élue ? Il faut croire que réglementer les moyens de communication est plus sûr que s’attaquer à l’origine des problèmes sur lesquels on communique. Dans un genre pas si différent, de nouvelles mentions, parmi lesquelles l’incitation à considérer le covoiturage, les transports en commun ou à la marche à pied comme alternative, seront obligatoires pour toute communication publicitaire pour l’automobile à compter du 1er mars. Louable intention. La question est juste de savoir si c’est le bon moment, donc le bon endroit. L’achat d’une auto étant rarement le fait d’une impulsion soudaine, je ne suis pas certain que ce soit en lisant ces conseils que les acheteurs soupèseront l’idée de reprendre un pass Navigo plutôt qu’une Twingo. D’autant que ladite mention viendra en ajout de celles sur le crédit, la pollution et le reste. Et si en plus la signature de marque est en allemand…