Vivre la tech
Je pourrai dire à mes petits-enfants que j’y étais. Et ils s’en ficheront probablement et ils auront raison. Je suis de ceux qui croient que nous oublierons très vite cette période parce que c’est cette capacité à passer à autre chose qui fait avancer l’humanité. N’empêche, je me suis retrouvé entouré de plusieurs milliers de personnes dans un salon, avec du bruit, des rencontres, des retrouvailles. Et rien que pour ça, Vivatech valait le coup d’être vécu. Cette proclamation quelque peu ampoulée faite, je dois avouer que j’ai été un peu déçu en entrant dans le Hall 1 de la Porte de Versailles après avoir dû prouver mon identité et mon état de santé. Les allées étaient clairsemées, les stands un peu désertés, les animations un peu anémiées. Mon premier tour de piste a été rapide, tant la surface d’exposition a diminué. Et là où nous transpirions dans un brouhaha assourdissant il y a deux ans, la clim balançait un air polaire sur le salon silencieux. Et puis, j’ai distingué des visages connus au-dessus des masques (nous étions au dernier jour de l’obligation de le porter à l’extérieur). Des yeux, des traits que je n’avais plus vus en vrai depuis si longtemps. Nous sommes maladroitement tombés dans les bras en essayant de garder des gestes barrières. Mais au moins, ce n’était plus virtuel. Dans ce temple de la techno peuplé de drones et de robots, la plus émouvante des expériences aura été finalement de retrouver le contact humain. Simple, direct. Sans écran.