La terre vue de loin
Je ne suis pas d’un naturel jaloux. Ni envieux. Mais là, je dois reconnaître que voir Thomas Pesquet s’envoler dans l’espace m’a donné des regrets de ne pas être plus jeune, plus intelligent, plus brillant, plus beau et tout ça. Pas seulement parce que son costard d’astronaute est autrement plus classe que celui qu’il avait quand il est parti en Soyouz, ni parce qu’il s’est rendu sur le pas de tir en Tesla avec chauffeur. Rien de tout ça mais parce que l’expérience doit être époustouflante. Et surtout parce que pendant les six prochains mois, il va avoir une paix royale sur le front sanitaire. Aucun risque de Covid dans le vide de l’espace et à moins d’un improbable variant vénusien égaré, aucune chance qu’on lui impose des gestes barrière en apesanteur. Sans compter qu’il va faire le tour de la terre sans attestation. D’un autre côté, j’ai lu à son propos, que parmi les nombreuses expériences qu’il devrait mener, il devait notamment mesurer les effets du confinement… Pas question ici de jouer les fiers à bras, mais franchement, Thomas, là-dessus, on en connaît déjà un rayon. Non, ce qui me fait redescendre sur terre (oui, je sais…), c’est que lui aussi sera revenu pour l’année prochaine. Et qu’il pourrait donc, si la suggestion de Marlène Schiappa était retenue, assister au débat de l’entre-deux-tours de la présidentielle, animé par Cyril Hanouna… Je peux partir sur Mars, même si je ne suis ni jeune, ni beau, ni brillant ?