Le prix du cynisme
L’a-t-il seulement su ? Pendant 6 heures – entre le petit café/jus d’orange et le déjeuner terrasse - sauf s’il pleut — Bernard Arnault a été, le 24 mai, l’homme le plus riche du monde. Une matinée devant ce crâneur de Jeff Bezos pour notre héros national du luxe. Bon, vers 13 h 15, à l’ouverture de Wall Street, les 186,5 petits milliards de dollars de Bernard étaient dépassés, de peu, par les 187 milliards de Mr Amazon. Celui que personne n'aime mais chez qui tout le monde va. Tout cela selon le classement Forbes des plus riches. Un ranking, comme on dit chez les milliardaires, qui est établi en temps réel. Parce c’est important de savoir tout le temps qui est le plus riche du monde. Au cas où on voudrait lui donner un prix. J’ai l’air de me moquer, mais pas du tout. On a tous envie d’avoir des prix et d’ailleurs ce mois de juin qui s’annonce est bien celui des Lions. Oh bien sûr cette année, on ne déambulera pas sur la Croisette pour finir la nuit au Martinez. Mais il y aura quand même des Lions en or, en argent et en bronze, des heureux et des déçus. Et comme on n’aura pas la tête à l’envers, on pourra s’interroger, voire s’inquiéter de « la menace d’un cynisme croissant des audiences » soulignée par la dernière étude d’Havas sur le rapport entre les marques et les consommateurs. J’ai comme l’impression qu’il n’y a pas que les audiences qui soient cyniques. Contrairement à la fortune, c’est une valeur très partagée.