L'obole et le bitcoin

Photo édito

Il faut parfois faire face à la réalité, fut-elle cruelle pour son ego. Il y a quelques semaines, je me proposais d’imiter un confrère, éditorialiste au New York Times, qui a vendu aux enchères une version numérique infalsifiable de l’un de ses éditos. Je dois reconnaître aujourd’hui que cette initiative est un échec total, aucun de mes lecteurs n’ayant pris au sérieux cette hypothèse. Adieu retraite dorée et dépenses inconsidérées d'argent vite gagné. En réalité, je n’en suis aucunement affligé, rassurez-vous, mon train de vie actuel me satisfaisant pleinement. D’ailleurs, je ne poursuivrai pas mes expériences avec cette nouveauté annoncée récemment par Twitter, consistant en un pourboire numérique. Le principe est de permettre aux utilisateurs du réseau social de faire des dons à leurs créateurs préférés. C’est gentil et plein de bonnes intentions mais cette obole me paraît légèrement déplacée dans ce monde numérique où les droits d’auteur sont considérés comme des empêcheurs de prospérer en rond. Une société dans laquelle il semble plus facile de spéculer sur les cryptomonnaies que de rémunérer équitablement la création. En bitcoin ou non. Bref, vous l’avez compris, je ne mettrai pas de coupelle virtuelle au pied de ce papier. À vot’bon cœur.

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