La frontière de l’intelligence
Dis donc, c’est bientôt fini les « Bonne année », tout ci, tout ça ? De toute façon, depuis qu’on se cogne le poing plutôt que de faire la bise, ça enlève beaucoup de chaleur – et par conséquent de plaisir - à l’échange. Et puis, comme personne n’y croit vraiment à cette histoire de meilleurs vœux, autant passer à autre chose et s’intéresser par exemple à la nouveauté du moment, Wordle. Ce n’est pas un réseau social, ni un variant, mais un jeu inspiré de feu Motus. Ne faites pas semblant de ne pas vous en souvenir. C'était présenté par Thierry Beccaro sur France 2. Il fallait deviner un mot en cinq lettres. Et bien, là c’est pareil mais c’est en ligne. Ce qui est intéressant, c’est que vous n’avez que cinq essais par jour. Si on n’a pas trouvé, paf, il faut attendre. C’est dingue. Et ce qui l’est encore plus, dingue, c’est que Chris Wardle l’inventeur de Wordle (got it ?), non seulement le donne à tout le monde, mais en plus n’a pas prévu de pub sur le site pour devenir milliardaire. Sur une planète dont les habitants ont passé l’année dernière, selon une étude, 3,8 trillions d’heures sur leur mobile, ont effectué 230 milliards de téléchargements et dépensé 170 milliards de dollars, ça fait réfléchir. À propos de réflexion, j’ai visité la version française de Wordle qui s’appelle Sutom (Motus en verlan). Eh bien je vous l’annonce officiellement, je suis aussi nul à ce jeu qu’aux mots croisés, au sudoku et à tous leurs semblables. La frontière de mon intelligence doit se trouver dans la région. Et pourtant, il y a quelque chose de reposant à essayer. Une fois par jour.