Collisions temporelles
L’autre jour, sur le plateau d’une émission de télévision à laquelle je participais (ça pose un peu, non ?), l’un des invités a qualifié de « magazine sulfureux », Playboy dans lequel Marlène Schiappa a parlé et posé. En entendant ce jugement, je me suis dit qu’il y avait longtemps que Playboy n’était plus sulfureux. Ou alors, le souffre qu’il contient est largement éventé. Je n’ai aucun commentaire particulier à faire sur le fond de cette interview à part le fait qu’elle est un formidable coup de pub pour ce journal. C’est précisément ce nom, « Playboy », qui continue à susciter autant de commentaires alors qu’il est infiniment plus inoffensif que le premier site porno accessible gratuitement à tous… et à tout âge. Une nouvelle preuve que la force de la marque est souvent supérieure à celle du produit qu’elle représente. Surtout chez les plus anciens, ceux qui ont connu Playboy dans la force de l’âge, si on peut dire. Une sorte de collision temporelle qui me fait penser à une étude réalisée pour YouTube montrant que les jeux vidéo aideraient la génération Z à développer des compétences comme la réflexion stratégique, la communication ou encore la résolution de problèmes. Quel rapport avec Playboy, me direz-vous (soupçonnant chez l’auteur les premiers signes d’une démence sénile) ? La confusion temporelle. Car si les jeux vidéo ne sont pas aussi anciens que Playboy, ça fait un bout de temps qu’ils existent et qu’on les accuse de bien des maux. Et si je suis très content pour la Gen Z, qui répond ainsi aux exigences des recruteurs, toujours selon cette étude, j’ai le plaisir de vous informer que cela fait quelques décennies que je m’adonne à cette pratique, tout comme un certain nombre de mes égaux en âge. Autant dire, chers recruteurs, que question réflexion stratégique, communication et résolution de problèmes, vous avez de quoi faire avec les boomers. Comment ça, c’est trop tard ?