SFR ne veut plus ''fibrer'' toute la France
SFR, filiale du groupe Altice, abandonne son projet de "fibrer" tout le territoire français, indique mardi le site spécialisé 01net, citant un dirigeant du groupe. Le secrétaire général du groupe SFR, Régis Turrini, a évoqué un "changement de doctrine", pour confirmer l’abandon du plan de son groupe de mettre en place la fibre optique sur tout le territoire français. Il a fait cette annonce mardi lors d’un échange entre les collectivités territoriales, les opérateurs et l’Arcep, l’autorité de régulation du secteur. Le groupe avait annoncé début juillet son intention de "fibrer l’intégralité du territoire" d’ici 2025 "sans argent public", ajoutant que cet objectif ne nécessiterait pas d’augmenter son niveau d’investissement actuel en infrastructures. Selon 01net, édité par une filiale de NextRadioTV, elle-même propriété à 49 % de SFR Media, Régis Turrini a avancé plusieurs raisons à l’abandon de ce projet. Outre les déboires boursiers du groupe, son secrétaire général a estimé que "peut-être", le projet a été présenté "de façon maladroite": "Il a été mal perçu et nous n’avons pas su créer une ébullition pour susciter l’adhésion du plus grand nombre". Il a également souligné "la difficulté de recruter suffisamment de main-d’œuvre et de la former", selon le site internet. "Il faut six mois pour former un soudeur de fibre", a ainsi détaillé Régis Turrini, qui doit s’exprimer mercredi devant la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale, avec Alain Weill, PDG de SFR Group, au sujet du marché unique du numérique. L’opérateur promet toutefois de respecter ses engagements dans les zones AMII (zone moins dense d’investissements privés) et de rester un partenaire de premier plan dans les réseaux d’intérêt publics (RIP) en continuant à répondre à des appels d’offres. Le groupe poursuit par ailleurs le travail de déploiement engagé sur les RIP remportés jusqu’ici ainsi que ses engagements pris en dehors de ces appels d’offres. "Notre priorité désormais, c’est d’améliorer nos offres et nos relations avec les collectivités locales", a encore déclaré Régis Turrini, encore cité par 01net. "On continue de fibrer face à l’incompréhension qu’il (le plan fibre) a pu susciter chez certains", a-t-on expliqué chez SFR, qui précise que le groupe continuera d’être présent sur les appels d’offres de réseaux d’initiative publique (RIP). Selon la même source interrogée par l’AFP, Patrick Drahi, le président d’Altice, maison mère de SFR, et Alain Weill "ont rencontré ces derniers jours le gouvernement, le régulateur, l’opérateur historique et des responsables de collectivités et ont opté pour une approche plus conforme aux pratiques du groupe dans ses relations avec les collectivités depuis l’origine". Malmené depuis la publication de résultats trimestriels en dessous des attentes, qui a déclenché un large remaniement de la direction, le titre du groupe Altice, maison-mère de SFR, a évolué sur des montagnes russes et a perdu plus de 50 % de sa valeur depuis début novembre. Le groupe de télécoms et de médias a toutefois repris des couleurs la semaine dernière, après plusieurs semaines de chute de son cours, grâce à l’annonce d’une série de cessions.